Togo, Procès Foly Satchivi : Le Mouvement « En aucun cas » dénonce et appelle à une justice équitable

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Togo, Procès Foly Satchivi :  Le Mouvement « En aucun cas » dénonce  et appelle à une justice équitable

Mardi 20 août 2019, le Mouvement « En aucun cas » a eu à convier les médias à une conférence de presse au Centre communautaire de Bè. A quelques minutes de la rencontre, elle a été annulée sine die par les responsables de ce mouvement pour, dit-on, des raisons de sécurité.

Préalablement prévue au centre communautaire de Bè, c’est finalement dans une ruelle du quartier Bè-Gakpoto qu’a eu lieu la rencontre des responsables du Mouvement « En aucun cas » avec les journalistes. « Nous avons décidé de ne pas tenir cette conférence de presse au Centre Communautaire de Bè pour des raisons de sécurité. A notre arrivée sur le lieu, nous avons constaté la présence des forces de l’ordre. Donc, nous n’avons pas voulu prendre de risque », a indiqué Koutowou Yao Victor, membre du mouvement « En aucun cas ».

Cet incident n’a pas empêché le Mouvement de délivrer son message. En effet, les responsables de « En aucun cas » dénoncent les anomalies constatées dans le procès de leur Premier porte-parole incarcéré depuis plusieurs mois dont le procès en appel aurait dû se tenir le 11 juillet dernier mais reporté au 22 août 2019. « Quoique nous n’étions pas d’accord sur la manière peu orthodoxe dont les choses s’étaient déroulées ce jour, nous avons gardé notre calme tout en attendant patiemment la date fatidique du 22 août 2019 qui s’avère également la date à laquelle le camarade Foly SATCHIVI fera exactement un (1) an à la prison civile de Lomé », a expliqué le Mouvement dans une déclaration liminaire. « Nous tenons à revenir sur certains aspects de sa comparution du 11 juillet 2019 qui mérite d’être corrigés pour une bonne administration de la justice », ont ajouté les responsables du Mouvement. Il s’agit de « la militarisation à outrance des abords et de l’intérieur de la Cour d’Appel de Lomé et l’interdiction d’accès à la salle au public » et « le moyen par lequel l’on fit venir le camarade Foly SATCHIVI à la Cour d’appel ».

Sur le premier point, le Mouvement créé par Foly Satchivi dit « constater le 11 juillet 2019 tout comme lors des deux comparutions du camarade Foly devant le Tribunal Correctionnel de Lomé, une forte présence militaire et policière autour et à l’intérieur même de la Cour d’Appel ». « Et pourtant, il ne s’agissait pas d’un procès à huis-clos. Il s’agissait bien sûr d’un procès public. Ceci étant, l’accès à la salle d’audience devrait être ouverte à tous les citoyens désireux d’assister au procès de Foly SATCHIVI afin de connaître la vérité », a déclaré le Mouvement. Pour un procès équitable, « Le Comité Exécutif du Mouvement EN AUCUN CAS demande donc aux autorités compétentes de faire en sorte que l’accès à la salle d’audience soit libre et ouvert à tous ce jeudi 22 août 2019 », peut-on lire dans la déclaration liminaire.

Sur le deuxième aspect de la comparution de Foly Satchivi le 11 juillet dernier, le Comité exécutif du Mouvement « En aucun cas » explique que « Foly SATCHIVI n’est pas un criminel. Il n’a ni tué ni commis un attentat terroriste. Même les plus grands criminels des prisons du Togo ne viennent pas au procès à bord d’un CHAR de combat. Une telle pratique doit-être prohibée ». Ainsi, demande-t-il aux autorités compétentes de « faire en sorte que Foly SATCHIVI arrive à la Cour d’Appel dans des conditions normales ». Pour eux, ces manières de juger ne sont pas « de nature à garantir l’indépendance, la neutralité et l’impartialité du juge qui se doit d’être libre de toute pression ».

Pour rappel, Foly Satchivi a été condamné à 36 mois de prison dont 12 avec sursis en janvier dernier. Un délibéré prononcé par le juge en moins d’une minute. Le premier porte-parole du mouvement « En aucun cas » n’est pas reconnu coupable d’actes de rébellion mais il est condamné pour trouble à l’ordre public et apologie de crimes et délits. Foly Satchivi avait été arrêté le 22 août 2018 pour avoir tenté d’organiser une conférence de presse que le ministre de la Sécurité avait qualifiée « d’illégale ».

Source : Fraternité

27Avril.com