Le régime en place au Togo envisage un plan pour pouvoir matérialiser l’alternance politique en 2020. Devenu de plus en plus encombrant pour les voisins de la sous-région et les partenaires occidentaux, Faure Gnassingbé prévoit quitter le pouvoir par contrainte à la prochaine présidentielle. Ce plan consiste à renoncer à briguer un quatrième mandat et à choisir un successeur. Après Kabila, le Togo connaîtrait l’alternance politique en 2020, dit-on dans le milieu diplomatique international. Le schéma consisterait à organiser une élection présidentielle à la congolaise, c’est-à-dire, préparer une succession au goût de Faure Gnassingbé en plaçant un dauphin à la tête du pays. Pour concrétiser ce plan, le pouvoir se servirait de l’actuelle présidente de l’Assemblée Nationale.
Le plan qui consisterait à se servir d’elle comme instrument d’une alternance politique de façade serait en train d’être accompli.
En effet, ce plan va consister à une vacance de pouvoir à la suite de l’indisponibilité de Faure Gnassingbé, pour raison d’une maladie imaginaire. Dans ce cas, contrairement à Natchaba, ancien président de l’assemblée nationale au lendemain du décès d’Eyadema le 05 février 2005, empêché d’assumer l’intérim à la présidence, l’actuelle présidente de l’assemblée nationale Yawa Djigbodi Tsegan organiserait une élection ouverte à tous les acteurs politiques de l’opposition, qui risquait de la perdre, après une fraude organisée par le pouvoir RPT/UNIR, dans le dessein de maintenir le système à travers l’homme de Faure Gnassingbé qui sera proclamé vainqueur par la CENI caporalisée. Ainsi, Faure Gnassingbé et ses sbires se vengeraient de l’opposition issue de la C14, en plaçant un pantin à la tête du pays. Comme au Congo, le vrai vainqueur appartiendrait au rang de la coalition, c’est-à-dire, que c’est le candidat de l’opposition qui sortirait vainqueur si on tiendrait compte du vrai suffrage exprimé par la majorité des Togolais. Voila en fait, le rôle qui serait attribué à la nouvelle présidente de l’assemblée nationale.
Si ce plan machiavélique se réalisait, de quels moyens dissuasifs dispose l’opposition pour le contrecarrer, car la Communauté Internationale agirait comme en RDC, en prenant acte de cette alternance politique à la façade ? Et adieu les espoirs du peuple ! On dirait plus tard qu’un Gnassingbé n’est plus au pouvoir, c’est l’essentiel. Mais le système resterait en place.
Au finish, le changement véritable ne verra pas le jour comme le souhaiteraient les Togolais qui aspirent à une bonne gouvernance. Il faut prendre ces informations avec beaucoup de pincettes. Cependant, la probabilité du départ de Faure Gnassingbé en 2020 paraît très grande. Et la seule voie d’y parvenir, est celle électorale.
Anges Adjanor
Source : Le Corps Diplomatic Togo
27Avril.com