Les Nations Unies, l’Union européenne et les ambassades d’Allemagne, de France et des États-Unis au Togo ont invité le pouvoir et l’opposition engagés dans un dialogue, à une “discussion de fond” sur les réformes constitutionnelles et électorales, en vue de parvenir à un accord.
Dans une déclaration commune publiée lundi soir, les acteurs de la communauté internationale demandent aux protagonistes de la crise qui secoue le pays depuis plus de six mois “à dépasser leurs positions de principe”.
“La coordination (…) appelle les parties à s’engager sans délai, dans l’intérêt de tous les Togolais, dans une discussion de fond sur les questions constitutionnelles et électorales, afin de parvenir à un accord sur les réformes”, assure le communiqué.
Entamé le 19 février sous la supervision du président ghanéen Nana Akufo-Addo, le dialogue a été aussitôt suspendu après la deuxième séance tenue le 23 février.
Selon des sources proches des pourparlers, les débats ont achoppé sur “le retour à la constitution de 1992”, qui implique une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.
La coalition de 14 partis d’opposition refuse que le président togolais se représente au scrutin de 2020, ce que souhaite le parti présidentiel.
Faure Gnassingbé en est aujourd’hui à son troisième mandat, ayant été réélu lors de scrutins contestés par l’opposition, en 2010 et en 2015.
L’ONU, l’UE et ces trois ambassades “constatent les difficultés” rencontrées par le facilitateur ghanéen et appellent les protagonistes “à parvenir à un accord sur un cadre démocratique rénové” qui permette d’organiser “des élections libres et transparentes”.
Au lendemain de la suspension des discussions, le président ghanéen a entamé une série de consultations à Accra où il a reçu les délégations de l’opposition et du pouvoir. Ses émissaires séjournent depuis la semaine dernière à Lomé où ils ont rencontré une délégation de l’opposition lundi soir.
“Des émissaires ghanéens nous ont affirmé que toutes les consultations se sont bien déroulées à Accra et que le président ghanéen serait à Lomé la semaine prochaine pour la poursuite du dialogue”, a déclaré mardi sur une radio privée Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition de l’opposition.
Depuis septembre, des marches populaires pour demander la démission du président Faure Gnassingbé rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes.
Ces manifestations ont été suspendues en raison de l’ouverture du dialogue, mais l’opposition a menacé ces derniers jours de reprendre ses marches.
AFP
27Avril.com