Par respect au calendrier constitutionnel, une élection présidentielle s’est tenue ce samedi 22 février 2020 au Togo. Pour un rendez-vous mouillé, c’en était un de trop. De la campagne au jour du scrutin, la fête a pourtant semblé belle. Environ les 20 à 25% des Togolais qui comptaient accomplir un devoir civique avaient des raisons de croire en une alternance. Mais depuis que l’opposition est habillée à la culotte car monsieur Kodjo Gnassingbé a refusé de faire les reformes recommandées par la feuille de route de la CEDEAO, nous avions émis des réserves par rapport à l’issue d’un scrutin qui risquait d’être «une capitulation négociée», nous y sommes. La dictature, du haut de son classique gangstérisme, à l’aise avec une carence de moral politique, a confirmé le mal qu’on pense d’elle: Pour une quatrième fois, Kodjo Gnassingbé Faure dit qu’il a gagné une élection présidentielle. On nous parle même d’un ‘’Knock Out’’, coup KO, de 72,36% contre 18% pour le meilleur perdant Kodjo Agbéyomé. L’opposition togolaise, composée d’opportunistes et de commerçants, entre mauvaise foi, naïveté et clientélisme, en sort encore une fois diminuée comme un poussin dans l’huile rouge. La dictature, quant à elle, se légitime. La communauté internationale en charognard, n’attend même pas que les Togolais concluent le festin pour y tirer les lauriers. Le ‘’cash-and-carry’’ est d’ailleurs en cours avec les différents groupes d’observation qui reconnaissent et louent les vertus du processus contre espèce trébuchante. Concomitamment aux résultats sortis du laboratoire d’UNIR, le peuple, pour ainsi dire, s’est en réalité exprimé pour le candidat de l’initiative portée par Mgr Kpodjro. Mais jusqu’à ce que son Excellence Agbéyomé Messan Kodjo, le vrai gagnant de cette élection, ramène à son peuple la victoire promise, on peut faire le deuil d’une unième occasion d’obtenir l’alternance, pour cause.
L’immoralité politique des dirigeants
A moins que les gens soient naïfs, ce qui n’est pas un atout en politique, à moins qu’ils jouent aux hypocrites, ou qu’ils sont ignorants, nous croyons que si l’opposition togolaise n’a rien gagné de la gouvernance en place, elle doit tout au moins l’avoir connu pour savoir de quoi elle est capable. Les sociologues diront que « nul ne nait bon ou méchant, c’est la société qui le transforme». Et s’il existe un environnement qui corrompt vite, c’est bien le long règne. Le régime Togolais, c’est un système qui revendique, aux bas chiffres, un demi-siècle de dictature. Celle-ci est symbolisée par une déchéance morale économique, sociale et politique au sommet. La déchéance est portée par une élite dans laquelle on peut facilement compter des individus avec des niveaux d’étude approximatifs qu’on vent au-delà de leur prix, des individus qui trafiquent non seulement les diplômes, mais aussi l’âge voir les substances interdites. Inutile de rappeler que, si la lumière n’est pas faite sur les 4,5 tonnes de cocaïne commandée d’Uruguay vers Lomé, ils auront raison de retenir que c’est Faure et sa clique qui devraient en être destinataires. Au gré des besoins, il existe dans cette élite au sommet des messieurs dont l’âge et les CV changent. Inutile de vous rappeler que dans la fièvre de son arrivée au pouvoir, même Faure Gnassingbé le chef de la bande a laissé circuler deux CV portant des âges différents; de quoi créer une polémique qui est toujours demeurée têtue. Avec ce règne, pour reprendre Machiavel« c’est la fin qui justifie les moyens », aucune bévue n’est trop grosse pour être admise. Il n’existe de valeur morale que par la force brute, par la capacité de corruption : plus tu es corruptible ou corrupteur, plus tu es en phase avec le mode opératoire. La dictature togolaise c’est une mafia qui a aboli les enquêtes de moralité parce qu’ils sont rares qui peuvent tenir si tant est que les valeurs morales doivent venir en amont des promotions. Ces hommes et femmes au sommet ont formaté la société togolaise à leur propre image. Tout ce qui ne tue pas engraisse. Ils s’accaparent ce qui leur appartient, ce qui appartient au peuple et aux générations à venir. Leur passage est une politique des terres brûlées. Ils n’ont pas pitié de leurs mandants, ils n’ont pas honte de leurs comportements et ils n’ont pas peur de Dieu, encore faut-il qu’ils croient en un truc pareil. Sur le plan moral et intellectuel, la promotion des médiocres est la plus en vogue afin de tenir tous les responsables par leurs lacunes. Pire, ceux qui arrivent à adhérer à ce syndicat avec des compétences morales et intellectuelles enviables doivent se faire petits au même niveau que la norme. Puisque tout le monde traîne des casseroles, l’impunité est le vice le mieux toléré. Par-dessus tout, comme pour mettre la charrue devant les bœufs, c’est la même race qui n’a pour projet de société que la paix. On piétine la justice pour construire la paix. Et pourtant, ailleurs, le plus idiot des hommes politiques sait que c’est la justice qui vient avant la paix puisque c’est bien une justice sociale, économique et politique qui crée et entretient les conditions d’une paix durable. L’injustice est tellement ancrée dans leur quotidien qu’ils ont commencé par croire qu’ils ont inventé la Nation togolaise puis se comportent en conséquence. Le pays, ils en sont propriétaires ; les autres n’ont droit qu’aux faveurs qui découlent de leur humeur du jour. L’exemple le plus récent est que l’armée au service de la dictature a encerclé les domiciles de Mgr Kpodjro et d’Agbéyomé Kodjo lorsque, au soir du dernier vote, les premières tendances ont commencé par tomber en faveur du candidat de la dynamique Kpodjro. Dans la mentalité de ces messieurs qui sont allés encercler ces domiciles, c’est que des intrus, Kpodjro et Agbéyomé, sont en train de leur voler le pouvoir. Le vieil évêque et Agbéyomé Kodjo osent, comme des singes ravageurs, mettre pieds dans leur ferme agro-viticole, leur territoire. S’ils n’agissent pas vite, le pouvoir va les échapper et ils ont la force pour ça. D’une façon précambrienne, ils sont prêts au pire pour conserver ‘’leur héritage’’ et ils le montrent dans leurs actes quotidiens en gardant des villes entières sous siège militaire, en usant de la force des armes pour obliger des Togolais à l’exil, en autorisant des officiers supérieurs à tirer à balles réelles sur des citoyens dans la rue. Pour parler de cette gouvernance, la litanie est longue.
Eu égard à ce tableau, il faut tenir de longues fourchettes pour s’asseoir à table dans un tel environnement. Un dialogue a eu lieu sous la pression de la rue. Bon gré mal gré, une feuille de route est née et elle devait permettre d’obtenir des reformes. Mais la monarchie s’entête à refuser l’application de cette feuille de route en se précipitant vers des élections à ses conditions. Plutôt que d’exiger un minimum avant d’aller aux élections, certains estiment qu’ils ont les moyens de leur politique. Actuellement le lait est trait, il faut le boire. Après celle de Natchamba en 2005, celle de Fabre en 2010 et 2015, Faure Gnassingbé continue en usurpant la place d’Agboyomé Kodjo en 2020. Si une bonne partie des autres candidats reconnaissent déjà la victoire de l’usurpateur, l’archevêque et l’ancien PM promettent le come-back du pouvoir. Les Togolais leur souhaitent une bonne chance.
Les petits hommes de la diplomatie
La diplomatie, un vilain mot. La diplomatie, surtout quand elle parle du Togo, devient un mot pervers, ceux et celles qui l’animent avec. La France, les USA, l’Allemagne, l’Union Européenne, l’ONU qui sais-je. Tous ont des représentations au Togo. Mais à quoi ça sert si ce n’est le renforcement de la capacité de nuisance de l’armée? Les Togolais sont d’accord de leur incapacité à faire changer la donne, partout ils sont tournés en dérision pour s’être laissé régenter par une famille pendant 50 ans. Mais si les observateurs des pays avancés, donneurs de leçons, références de la démocratie, que sont ces diplomates accrédités au Togo ne peuvent aussi rien y changer, à quoi sert leur présence ? Il vaut mieux qu’ils s’en aillent, les résidences qu’ils occupent pourront servir à quelques mètres carrés de maïs. Sur un autre plan, on dira qu’ils sont présents au Togo d’abord pour les intérêts, c’est vrai. Mais aussi et surtout c’est pour que ce qui se passe au Togo ressemble au minimum de la norme universelle, à ce qui se passe ailleurs. C’est alors à se demander si ce que ces Messieurs, entre deux tasses de cafés, vivent au Togo, ressemble à ce qui se passe ailleurs. Personnellement, nous ne sommes pas surpris par les carences morales et professionnelles de nos chers diplomates. D’abord, le plus souvent, leurs différents pays ne privilégient la coopération académique avec nos pays que dans les domaines dont ils savent avoir besoin des têtes bien faites. Quand les petits négros sont en fin de cursus dans des domaines pointus en occident, nonobstant le fait que certains préfèrent y rester faute d’opportunité au continent, il y’a aussi et surtout le fait qu’ils sont demandés par les pays d’accueil pour leurs compétences. On parlera d’ailleurs de fuite de cerveaux. Si l’occident organise la fuite des cerveaux pour cueillir en Afrique les compétences dont il est en manque, n’attendez pas qu’il envoie en Afrique la fine fleur de son élite intellectuelle pour une certaine représentation diplomatique. C’est la loi de la nature, même chez nous, les ambassadeurs qui représentent nos pays ailleurs sont parfois des hommes et femmes au soir de leurs carrières, des agents à qui on cherche une porte de sortie ou dont on ne sait quoi faire à un moment donné. Donc les Togolais doivent être conscients que les différents ambassadeurs dans nos pays ne sont pas les meilleurs que leurs différents pays aient produits. S’il y’en a qui ont tenu des discours à embarrasser la dictature, nous en avons vu aussi qui ont perdu leur poste parce qu’ils ont pris fait et cause pour la dictature au point de verser dans des discours à servir de slogans pour l’animation populaire. Une bonne partie de ces hommes et femmes de la bien aimée diplomatie a joué des jeux de coulisse pour convaincre certains opposants de la pertinence de participer aux élections à n’importe quelle condition. Déjà, dans un langage dit diplomatique, ils se succèderont pour reconnaître et féliciter le braquage électoral de leur bienfaiteur. Cela ne surprend que les profanes. Pour ceux qui comprennent le langage des diplomates, la dernière sortie des USA par rapport au bras de fer électoral actuel signifie, démerdez-vous.
A côté de ce beau monde pivotent les regroupements sous régionaux, la CEDEAO, l’Union Africaine en l’occurrence. En cours présentement, la valse de reconnaissance des différentes missions d’observation. L’Union Africaine et la CEDEAO, sont déjà sans équivoque.
Il faut dire que la présidentielle du 22 février 2020 ne sera pas la première à laquelle les milieux diplomatiques et autres observateurs, surtout africains, participent au Togo. Avant elle, on peut recenser tout un chapelet de rendez-vous électoraux. A chaque occasion, des délégations viennent avant, pendant et après les élections. D’une année à l’autre, si les institutions restent les mêmes, la composition des délégations change quand même. Mais les avis de ces différentes délégations portent toujours la même couleur, la couleur du candidat qui peut arroser de billets de banque leur séjour au Togo, le dictateur. Pourquoi cette vilaine constance dans la volonté de plonger la soif de liberté d’un peuple ? Evidemment, l’exemple le plus éloquent est venu de la récente sortie de la CEDEAO dans le dernier dialogue. Les Togolais savent que la dictature partage de l’argent, grâce au patrimoine national, Faure Gnassingbé dispose d’une fortune de guerre, des milliards y coulent pour lui faire garder son pouvoir. De quoi faire changer des avis, pousser des gens à tenir des propos éhontés et des comportements qui peuvent servir de vilaines jurisprudences. Quand tout récemment le vieux Kondé, qui a joué un rôle dans la crise togolaise, était en difficulté devant les micros de RFI, il s’est référé au cas togolais à titre jurisprudentiel pour justifier sa volonté de faire un troisième mandat. Dans la crise togolaise, des chefs d’Etat ont servi de canaux de transmission des sous à une catégorie d’opposants. Alpha Kondé et Akufo Addo sont de bons exemples.
Ainsi, allant des regroupements africains aux représentations des milieux diplomatiques accrédités au Togo, on ne trouve que de la racaille lorsque les dossiers togolais s’invitent à table. Autant ces messieurs sont présents au Togo, autant ils sont présents dans les autres pays, sauf qu’ils ont un autre comportement ailleurs. C’est alors à se demander si les opposants togolais n’ont pas un comportement qui dicte aux étrangers leur diplomatie au Togo. Trop facile de crier ‘’Haro’’ sur ce beau monde si on ne se demande pas ce qui a dû se passer pour qu’on en arrive là.
A qui la faute ?
On ne le dira jamais assez, l’opposition togolaise, autant elle est riche en « opportunistes » prêts à saisir la balle au bond, autant elle est jonchée de commerçants. Que ce soit à Paris, à Accra ou à Lomé, de la main du président guinéen, de la main du président ghanéen, de la main du président ivoirien, ou encore des mains des émissaires de la dictature, parfois même à la source de Lomé II, des opposants togolais ont pris des sous en pleine crise et en plein dialogue inter- togolais. Le grand bruit que l’affaire des 30 millions a fait n’était qu’une infime face visible de l’iceberg. Les deux premiers responsables de la coalition, Jean Pierre Fabre, chef de fil de l’opposition à l’époque, et Adjamagbo Johson, coordinatrice de la coalition, en tant que premiers responsables doivent avoir un jour le courage de dire au peuple ce qui s’est passé. S’ils refusent de parler pour situer les Togolais, l’opinion publique a déjà sa vérité, et un jour leurs bienfaiteurs aussi parleront d’eux. Il existe parmi eux des spécialistes du négoce. A chaque fois que des sujets sensibles sont à l’ordre du jour, ils approchent ou la dictature ou les médiateurs « nous sommes prêts à telle ou telle concession, il y a combien dans la cagnotte ?». Ils doivent situer l’opinion pour donner du tort aux différentes fuites sur leurs comportements. Il faut le faire pour situer le peuple, pour libérer leur conscience, si elle existe, sans quoi l’opinion serait obligée de retenir que c’est bien eux qui ont vendu la lutte de libération des Togolais à la dictature de Faure Kodjo. L’avenir politique d’un dirigeant se trouve aussi dans sa probité morale. Le dernier score de l’ANC, 4% de l’électorat doit permettre de tirer les leçons. Quand l’évêque parlait de « taupe », ou de judas, il n’était pas loin de la barre. Les taupes ont vraiment joué leur rôle, sauf que pendant que l’archevêque voyait les taupes seulement dans l’autre camp, juste à côté de lui se trouvaient aussi de grosses taupes. Le dialogue entre togolais était devenu une foire où des individus jouaient le double jeu entre les résidences de Faure et les palais des médiateurs. In fine, le résultat tout le monde le connaît. Dans cette immoralité, des gens y trouvaient le même argument pour justifier leur traitrise « c’est notre argent », « il faut prendre cet argent pour les combattre. On ne refuse pas l’argent ». Ce que les opposants ont perçu n’est-il toujours pas assez pour financer la lutte et donc déraciner présentement la dictature ? Cette situation pose et répond à une question. Si les mêmes institutions se comportent de différentes manière, se montrant fermes ailleurs et laxistes, voir complices de forfaitures au Togo, c’est que le comportement des opposants togolais, soit disant en lutte pour la libération, dicte à ces messieurs leurs attitudes. Quand on a de tels comportements en pleine crise, on ne peut qu’accepter aller aux élections à n’importe quelle condition. Si ceux qui ont participé à ce vote ne s’arrangent pas à ramener la victoire au peuple, on aura compris que, leur participation à cette élection n’est qu’un service après-vente après qu’ils aient passé au guichet de la bande au pouvoir. Cette élection sonne comme un arrangement pour légitimer une dictature qui ne fait économie d’aucune énergie financière pour corrompre ses adversaires. Qu’un opposant togolais dise ne pas assez connaître ce régime et se montrer surpris de ce braquage électoral est un déni de la réalité, une mauvaise foi qui crève les yeux.
La bonne foi éprouvée d’un prélat
Mgr Kpodjro donne de ses dernières énergies pour offrir l’alternance aux Togolais. Dans un pays en panne de personnalités morales fortes, il joue sa partition de bonne foi avec les moyens de bord mais pour quel résultat dans un pays où la décadence morale est au plus bas niveau, où des nervis peuvent s’inviter à la devanture d’un prélat pout crier sur lui parce qu’il a commis le crime de jouer son rôle? Comme les dictatures savent si bien le simuler, il se dit que Faure Gnassingbé était à deux doigts de ne pas se présenter à cette élection présidentielle. C’est à cette période que la dynamique Kpodjro porte Agbéyomé devant la scène. L’ancien PM commence par mouiller le maillot avec ses déclarations tonitruantes à créer l’insomnie à une dictature. On le dit même avoir approché certains barons, qu’il a des entrées dans l’armée. Tout d’un coup, comme un crocodile qui a fait semblant de dormir, le prince revient, « je veux ma chose », j’ « accepte humblement le choix de mon parti ». Mais la dynamique Kpodjro, est en train de mourir comme elle est née. Elle est née dans la division où les uns sont des taupes les autres des saints ni tâche, elle est en train de mourir dans l’indifférence des participationnistes avec des déclarations plus au service de la dictature que du candidat du MPDD. Le MPDD, tout le monde le sait n’a pas pu faire de miracle aux différentes élections précédentes, législatives et locales. Mais la dynamique Kpodjro naît au moment où l’ANC a commencé sa descente aux bas niveaux dans les sondages, au moment où l’opinion est plus favorable à un candidat commun pour l’opposition. Mieux, quand une telle initiative est portée par un prélat qui a connu un parcours et qui n’est pas tombé de la dernière pluie, il y a de quoi changer la donne dans le vote et faire de quelqu’un qui n’a pas pu se faire élire maire ou député, un président de la République. Ces résultats qui crèvent les yeux n’ont pas empêché Faure de faire ce qu’il sait mieux faire, un braquage électoral inédit. De quelle stratégie disposent présentement la dynamique pour faire parler la volonté populaire qui s’est exprimée dans les urnes ?
Impossible de mobiliser ?
Comment les opposants togolais ont-ils procédé pour mobiliser pendant la campagne ? Ils ont mouillé le maillot même sans avoir encaissé l’aide institutionnelle. Aux temps forts des contestations nées du 19 août 2017, tous ces candidats qui ont sillonné chacun sa zone pour haranguer l’électorat étaient au Togo, certains étaient même dans la coalition. Si tous s’étaient chacun investit pour ainsi mobiliser à l’époque aux côtés de la mobilisation de l’homme du 19 août, on allait déjà oublier cette dictature. Si tant est qu’ils ont l’intérêt de la Nation comme souci, qu’est-ce qui empêche de faire la même mobilisation pour revendiquer la vérité des urnes ? A moins que les participationnistes s’entendent pour reprendre la victoire du peuple, on sera obligé de conclure comme cela se présente, que c’est en toute connaissance de cause qu’ils y ont participé pour légitimer la dictature et obtenir, de ce fait, une « capitulation négociée » contre des prébendes. Mais encore une fois, l’alternance est immanquable au Togo, car les symptômes d’une fin de règne ne trompent pas. Une chose est sûre, les nouvelles générations sont exigeantes et désormais les élections se gagnent dans des différences qui tiennent à des mouchoirs de poche. A moins que monsieur Kodjo Faure veuille confirmer le fait qu’il est un spécialiste des braquages politiques, en plein 21è siècle, qu’un président se fasse élire à 72,36 %, c’est un plébiscite. Le président continue malgré son plébiscite par avoir peur de sa propre population au point de garder des pans du territoire sous siège militaire, de militariser tout le pays qui vit au rythme des armes de guerre, de retenir encore une bonne partie des jeunes en exil. Si 72% des Togolais sont pour Faure, il a l’écrasante majorité des citoyens avec lui, et ça suffit pour qu’il soit en sécurité. Mais il interdit toujours la petite minorité, c’est-à-dire, les 1/4 qui ont refusé de voter pour lui, d’exprimer son mécontentement dans des manifestations pacifiques. Tout ceci, au nom d’une paix qu’on cherche comme un oasis au désert. Y a-t-il mieux pour lire des signes de fin ?
Abi-Alfa
Source : Le Rendez-vous No.347 du Vendredi 28 février 2020
Source : 27Avril.com