L’ancien Premier ministre a laissé entendre qu’il a remué ciel et terre pour entrer en possession de ses 42 000 000 FCFA. Mais rien. Toutes les démarches effectuées auprès des autorités compétentes se sont révélées vaines.
Dr Kodjo révèle que le président de la Commission Election Nationale Indépendante (CENI) lui avait même adressé un courrier sur le sujet. Courrier dans lequel, il a été bien mentionné qu’étant candidat arrivé en deuxième position (selon les résultats officiels de la Cour Constitutionnelle, avec plus de 19 % des suffrages exprimés), l’Etat doit lui rembourser les 20 000 000 FCFA de caution qu’il avait déposé pour sa candidature. Mais jusqu’à ce jour, il n’a ni touché ces 20 000 000 F CFA, ni les 42 000 000 F CFA.
« Normalement, après être déclaré candidat à la présidentielle par la Cour Constitutionnelle, on a droit à l’aide de l’Etat. Mais jusqu’à présent, je n’ai pas encore eu ces 42 millions F CFA. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui que je n’ai pas fait la demande. Au contraire, nous avions fait la demande. Mais nous n’avions rien reçu. Ils ont dit que si vous avez plus de 5% des suffrages exprimés, l’Etat va vous rembourser votre caution de 20 millions F CFA. Le président de la CENI m’a même envoyé une lettre m’informant que je suis éligible à ce remboursement. La CENI m’a dit d’aller au Trésor Public pour récupérer mes 20 millions F CFA. La Dynamique a écrit au Trésor Public, mais jusqu’à ce jour on n’a eu aucune suite. On n’a rien reçu », a fait savoir le député Agbéyomé Kodjo.
L’homme politique dit avoir saisi le ministre Sani Yaya en charge de l’Economie et des Finances, mais ce dernier avait argué que c’est au ministre Boukpessi en charge de l’Administration territoriale de donner son aval avant un quelconque remboursement. L’ancien Directeur du Port Autonome de Lomé dit également avoir rencontré les représentants du corps diplomatique au Togo (Groupe des Cinq) pour leur expliquer la situation. Mais c’était peine perdue.
Agbéyomé Kodjo regrette le double jeu auquel se donne le gouvernement. Il précise qu’il a des factures de la campagne à payer.
« J’ai géré l’Etat, je sais comment ça fonctionne, un adversaire le plus redoutable, même si tu lui dois de l’argent, il faut le lui donner. Je ne comprends pas pourquoi on veut bloquer nos 62 millions FCFA alors que nous avions des factures à payer », a-t-il noté.
Un règlement de compte qui ne dit pas son nom
Précisons que le député Agbéyomé Kodjo de la Dynamique Kpodzro n’est pas le seul candidat de l’opposition à être dans cette situation. Les 5 autres candidats qui ont pris part à cette mascarade électorale du 22 février traversent également cette mauvaise passe.
Selon Dr Kodjo, certains de ses « collègues » de l’opposition l’ont déjà approché pour qu’ensemble ils puissent faire pression sur le gouvernement afin d’entrer en possession de ces fonds. Mais il a tout simplement décliné l’offre.
A l’entendre, lui aussi avait entre-temps approché ces mêmes candidats de l’opposition après la proclamation des élections afin de former un bloc pour dénoncer ensemble les résultats proclamés par la CENI et Cour Constitutionnelle. Mais sans surprise, ils lui avaient claqué la porte au nez. Et c’est justement pour leur rendre la monnaie de leur pièce que lui aussi refuse de mener ensemble la lutte avec eux pour réclamer ces fonds.
« Il y a un candidat qui m’a envoyé une lettre à cosigner avec lui pour aller chercher les 42 millions, mais j’ai refusé. Parce que lors que nous avions pris l’initiative à la Dynamique d’inviter tous les autres candidats de l’opposition pour que nous fassions une déclaration commune pour contester les chiffres de l’élection, ils n’ont pas accepté. Maintenant quand il s’agit d’argent, ils m’approchent. Alors que ce que la Dynamique demandait-là, c’était dans l’intérêt du peuple en lutte pour l’alternance », a confié Agbéyomé Kodjo.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que tous les candidats de l’opposition à la dernière présidentielle traversent tous une mauvaise passe. Ils ont investi assez d’argent dans la campagne électorale, mais voilà que le régime refuse de leur verser les fonds qu’il leur avait promis en guise d’aide de l’Etat.
Godfrey A-
Source : icilome.com