« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté, pour un peu de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux » – Benjamin Franklin
Bon Dieu ! Qu’arrive-t-il aux habitants de ce petit rectangle de pays connu sous le nom Togo ? Ils sont toujours prêts à se vendre pour quelques pièces d’argent. Comme ils en ont pris l’habitude depuis quelque temps, les suppôts et collabos du régime ont encore battu le macadam hier (20 septembre ) pour, selon eux-mêmes, soutenir les institutions de la République. Une réplique à la manifestation des forces démocratiques. Pour ceux-là, la dynastie Gnassingbé mérite le « Prix Nobel » de la bonne gouvernance. Ils se disent satisfaits de l’accaparement des richesses nationales par une minorité et de l’instrumentalisation de toutes les institutions de la République. C’est leur droit le plus absolu. Mais manifestement, nombre de compatriotes peinent à comprendre que rien ne vaut la liberté et qu’elle s’acquiert au prix de mille et un sacrifices.
Alors que d’un côté les gens manifestent pour l’arracher des mains des puissances maléfiques qui hantent et régentent le pays, de l’autre, d’autres s’allient à cette minorité pilleuse qui crie à rompre les cordes vocales au respect d’une démocratie dont ils ont seuls écrit les règles, principes et érigé les institutions. Pour quelques pièces d’argent, le Togolais est prêt à tout, même à se faire l’allié circonstancié de ceux qui les envoient au panthéon des suicides. La réalité triste à tous points de vue est que le régime qui les affame depuis cinquante ans vit dans une opulence scandaleuse, un bonheur dans un océan de misères. Tandis que ces « esclaves », alliés qui s’ignorent d’un régime aujourd’hui aux abois se contenteront, dans le meilleur des cas, de cinq mille (5000) FCFA, environ 9 euros. De père en fils, l’hydre n’a pas changé. Ses méthodes demeurent les mêmes. Clochardiser le peuple, le contraindre sans discontinuer à se mettre à genoux avant d’espérer gagner sa pitance. Et ce peuple qui prétend aspirer à la liberté se fait un acteur majeur de l’échec de tous les sacrifices consentis depuis 1990 pour se libérer de la férule des Gnassingbé. Comble de contradictions !
Quelle sécurité financière recherchent ces Togolais qui, sans foi ni loi, et surtout sans convictions, se pavanent aux côtés des gens heureux ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Lorsque le RPT/UNIR manifeste dans la rue, c’est bien la balade des gens heureux. Et on ne peut résister à l’envie de s’interroger, comme Victor Hugo dans Melancholia : « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit » ? Ces gamins qui se laissent embarquer dans ces bus mis à disposition par Faure Gnassingbé et collabos pour leur assurer « l’import-export » ? 2 000FCFA, 3 000FCFA ou 5 000FCFA contre la confiscation éternelle de leur liberté? Un peuple qui manque de constance, est disposé à ménager la chèvre et le chou, on ne peut en effet rien en attendre. Pas du tout étonnant que la dictature gnassingbéenne résiste autant. « Les peuples ont le gouvernement qu’ils méritent », dixit Montesquieu. Heureusement qu’il y en a encore dans ce bled qui ne réduisent pas la raison de leur existence aux impératifs alimentaires ou avantages apparents et éphémères, à tout prix. Les esclaves « volontaires », quant à eux, peuvent se gaver des « misères » pour lesquelles ils défilent aux côtés de leurs bourreaux et surtout prier pour que le camp qui conteste le pouvoir continue les manifestations de rue. Faute de quoi, le pouvoir ne saura que faire de leurs services. Peuple togolais, une somme de contradictions ! Mais jusqu’à quand encore?
Meursault A.
27Avril.com