Togo, Port Autonome de Lomé : Gestion Désastreuse par un Vieillard Éreinté et Dérouté ?

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Le Port autonome de Lomé (PAL ) est une entreprise publique à caractère industriel et commercial créée en 1968. Il est actuellement l’un des ports en eau profonde le plus performant de la sous-région. Il fut dirigé par plusieurs directeurs. L’actuel locataire de la direction générale n’est autre que le contre-amiral Fogan K. Adégnon, nommé fin 2005.

Togo, Port Autonome de Lomé : Gestion Désastreuse par un Vieillard Éreinté et Dérouté ?

Le port autonome de Lomé suscite présentement des problématiques qui ne sauraient laisser personne indifférent. La situation financière d’une grande entreprise comme le PAL devient inquiétante. Tous les comptes sont au rouge. Le PAL éprouve de grandes difficultés à rémunérer ses agents. Les banques ne peuvent plus être d’un grand secours puisqu’elles sont outrées par le découvert. Le fractionnement de l’entreprise a un impact néfaste sur le rendement. Il consiste en principe à insuffler un souffle de soulagement à la société, mais il profite plutôt massivement aux responsables portuaires ainsi qu’au gouvernement au détriment des travailleurs. Toutefois, malgré ce fractionnement, le port continue de produire continuellement puisqu’il recourt à la pratique de découvert pour rémunérer ses agents. La question qu’on se pose, c’est de savoir où s’acheminent les produits de l’exploitation portuaire.

Les responsables portuaires sont comme des étudiants qui manquent de réviser leurs leçons et qui échouent. L’actuel directeur général du PAL ne remplit pas sa fonction de leader. Il souhaite plutôt déléguer son pouvoir aux mauvais conseillers qui ne sont autres que les directeurs de département. Ces derniers détournent souvent l’intention du directeur général qui semble être un néophyte en matière de gestion de son port. Le recrutement, un autre aspect des multiples maux qui accablent le PAL, se fait par le biais des conseillers qui n’ouvrent la porte qu’à leurs enfants et proches ainsi qu’aux recommandés par les ministres, les députés, les officiers et les hauts fonctionnaires de la République. Cette habitude n’est pas une nouveauté, elle est connue de tous. La politique infecte qui gangrène le Togo étend ses tentacules jusqu’aux confins du PAL. Les militants du régime RPT-UNIR, leurs enfants et proches sont les heureux chanceux à être recrutés et promus au PAL. La création de postes fantaisistes est devenue la mode pour les nommer.

Le cas des dockers occasionnels est autrement préoccupant. Titulaires pour certains de véritables diplômes universitaires, ils sont réduits en esclavage durant presque la moitié de leur vie. Dans le même temps, les prétendus dirigeants, que nous préférons ne pas nommer, aiment mieux abandonner ces ouvriers sans formation adéquate dans leur précarité et recrutent plutôt leurs proches; ce qui est naturel mais n’en demeure pas moins aberrant d’un point de vue logique et sociologique. C’est la pure réalité au sein de la belle architecture du PAL.

Le PAL, société d’envergure qui se veut émergeante, organise des séminaires pour former ses agents dans le souci de leur performance et leur rendement au travail. Mais depuis une époque récente, l’envoi des agents en mission, notamment aux séminaires de formation est devenu un autre « business » organisé pour se remplir les poches au grand dam des honnêtes travailleurs. M. Adégnon, le directeur général, semble ne jamais examiner les propositions de ses conseillers. Il ne signe que les décisions. Quelle est la nature de la confiance du directeur général envers ses conseillers au détriment des travailleurs du PAL ? La confiance exclut-elle le contrôle ?

Les employés doivent être formés pour développer l’entreprise. Néanmoins, dans les années 2016, une ancienne directrice des ressources humaines avait proclamé sans ambiguïté que les diverses formations reçues par le personnel portuaire sont assez suffisantes pour maintenir durablement la croissance économique et sociale de l’entreprise. Triste constat, la majorité du personnel, le directeur général en tête, l’a étiquetée comme une dissidente. Pourtant, tous ignoraient que celle-ci était réaliste et préservait par son pragmatisme la vie pratique de l’entreprise. Les retombées ne manquèrent point. Après son départ, la gestion de la formation des agents portuaires est devenue non seulement médiocre mais aussi hasardeuse. L’on a pu observer avec horreur son successeur créer un groupuscule de sept personnes au sein du département DRH qui se partagent avidement les missions.

Parmi eux, chacun a déjà effectué cinq missions en moyenne deux fois par mois dans la période de mars à mai 2018. Actuellement, les missions sont pareilles à un quartier de viande qu’une meute d’incompétents privilégiée dévore insatiablement. S’il est possible de soutenir sans ambages que les formations antérieures suffisent à impulser durablement le développement économique du PAL, il se pose alors le problème de l’intérêt d’une kyrielle de missions récentes en vue d’optimiser le rendement du personnel au travail et donc la croissance de l’entreprise.

Quels agents faudrait-il former et quelle formation propre à faire développer l’entreprise ? C’est l’un des sujets que les actuels responsables des ressources humaines ignorent. On assiste au phénomène des missions hebdomadaires dans lequel ils s’embourbent et au silence opiniâtre du directeur général. Enfin, le PAL est une entreprise dont le secrétariat est débordé de demandes de stage. L’entreprise est, semble-t-il devenue un véritable centre de formation. Mais le problème qui se pose, à qui et quel est le mérite des postulants auxquels les stages sont accordés ? Évitons de parler du cadre du stage ici car les employés même ne sont pas encore arrivés à trouver une solution à la problématique d’un cadre de travail humainement confortable. Étant donné que le PAL est menotté sous le joug du régime ségrégationniste RPT-UNIR, les bénéficiaires favoris des stages sont les proches des autorités du pays, raflant par grappes les allocations de stages piètrement fixées à 30.000 F CFA par mois. Les demandes de stage de cette catégorie de personnes sont accordées pèle mêle, sans aucun contrôle tandis que les demandes de stage des citoyens ordinaires essuient un véritable examen pour finir quelque fois à la poubelle.

Cette triste réalité met en évidence le manque de stratégie, de réalisme et la complicité de la direction des ressources humaines. Les demandes de stage devraient normalement être étudiées sans restriction et accordées selon le mérite, les étudiants sollicitant un stage académique sont à privilégier.

En définitive, il est grand temps que la conscience professionnelle de chacun, à tous les niveaux, évolue de manière à éradiquer les fléaux qui ruinent le PAL telles la mauvaise gestion, la malversation et la ségrégation sociale. Il est grand temps de rappeler au directeur général que son travail est bien rude, mais qu’il est interpellé à dire un non vigoureux aux propositions désastreuses de ses collaborateurs. Aussi ses nerfs hurlent-ils le repos; il serait judicieux qu’il passe la main. Toute la mer lui en saurait gré.

P.W.

27Avril.com