Le Togo n’est pas seulement malade de ses dirigeants. Il est aussi souffrant de son opposition. Malgré les difficultés liées au quotidien du peuple togolais qui s’est toujours battu à ses côtés pour sa libération, la classe politique de l’opposition est comme plongée dans un profond sommeil.
Les Togolais sont à bout de souffle. La crise économique généralisée engendrée par la vie chère, continue de frapper de plein fouet la majorité de la population. Pendant ce temps, le pouvoir, lui, ne s’active que pour les élections, surtout régionales (sans parler de législatives qui arrivent à grands pas). Aucune date n’est officiellement retenue, mais si l’on est certain d’une chose, c’est que les élections régionales se tiendront l’année prochaine au Togo. L’installation du nouveau bureau exécutif de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en mai dernier en dit long.
Le régime cinquantenaire, qui jette des miettes aux populations en ces périodes de soudure, se donne déjà toutes les « chances » en se lançant dans une précampagne qui ne dit pas son nom. Il actionne sa machine de propagande avec des opérations dites « présidentielles » sur toute l’étendue du territoire national. La dernière en date qui porte le label « initiative personnelle du chef de l’Etat », c’est la fameuse campagne « zéro cataracte » au cours de laquelle il a été implicitement demandé aux populations bénéficiaires de se rappeler du chef de l’Etat quand viendra le moment des élections.
Pendant que le pouvoir en place se mobilise pour ratisser large, l’opposition togolaise est, quant à elle, plongée dans un sommeil comateux. Pas d’actions concrètes sur le terrain, à part quelques rencontres des fédérations de ces partis à l’intérieur du pays.
Les leaders de l’opposition sont devenus si silencieux que d’aucuns se demandent ce qui se passe dans leur état-major respectif. Les seules rares occasions où l’on entend leur voix résonnée, c’est soit pour réclamer la « victoire » d’une présidentielle dont les pages sont déjà tournées, soit pour exiger des « excuses publiques » pour avoir été traité de Judas…
La situation est telle que le peuple en lutte depuis plus de 30 ans a perdu tout espoir en son opposition. Les résultats de la dernière enquête Afrobaromètre illustre bien le tableau. Selon le dernier sondage, 69% des Togolais ne font « pas du tout » ou font « juste un peu » confiance aux partis politiques de l’opposition. « Le manque de confiance en les partis de l’opposition est le plus prononcé dans les régions Maritime (77%) et des Savanes (73%) et est moins poussé dans la région de la Kara (52%). Les jeunes (61%) et les citoyens qui ont fait des études post-secondaires (61%) sont les moins enclins à exprimer cette méfiance envers les partis d’opposition », avait indiqué Afrobaromètre.
Source : icilome.com