Qui va lâcher prise entre le pouvoir et l’opposition ? En tout cas cette question risque de ne pas avoir une réponse tout de suite quand on sait que l’opposition togolaise continue de marteler qu’il n’y aura aucune négociation si Faure refuse de partir.
Mercredi, les positions se sont clarifiées et on sait désormais que le pouvoir ne se laissera pas faire non plus. Un bras de fer qui risque de plonger le pays dans un chaos qui ne dit pas son nom. Si les opposants ont obtenu de Faure un projet de loi qui ramène le nombre de mandat présidentiel à deux, et ceci au lendemain d’une manifestation de protestation contre son pouvoir, ils en veulent plus, son départ.
C’est peut-être là l’une des erreurs fatales de Gnassingbé fils
Il s’est mis la pression tout seul et en deux temps. Si la marche de Kpiti n’avait pas été aussi durement réprimée et que les forces de l’ordre ne s’étaient pas érigées en ‘’terminator’’ face au peuple, l’histoire de cette marche serait passée et personne n’en entendrait plus parler surement. Mais il aura fallu cette bataille pour que le reste du peuple, l’autre partie de l’opposition et la sous-région s’en émeuvent pour continuer d’en parler et pour d’autre, rappeler le président à l’ordre.
Cela dit, le président aurait pu se contenter de déplorer les incidents comme savent bien le faire les dirigeants africains quand ils commettent des atrocités, et d’appeler le peuple à la paix et au calme.
Mais, pensant pouvoir calmer les ardeurs autrement, il a peut-être commis la deuxième erreur
Faure a concocté immédiatement un avant-projet de loi portant révision de la constitution dans lequel le mandat présidentiel passe à deux. Mais pourquoi n’a-t-il pas laissé passer l’orage? Cet acte du président a surement redonné de la confiance à l’opposition qui jusque-là, n’attendait qu’une brèche s’ouvre pour attaquer.
Et c’est ce qui s’est passé ; les opposants, même les plus timides, tous, se sont levés et ensemble pour achever le travail commencé inconsciemment par l’un d’entre eux. Le feu a pris et le peuple n’entend pas en rester là ; en démontrent les récentes manifestations anti-Faure qui se sont succédées ces dernières semaines et qui, semble-t-il ne faiblissent pas.
C’est clair que d’autres manifestations suivront dans les jours et semaines à venir si rien n’est fait pour qu’une table de négociation soit mise en place et qu’on n’y rassemble autour, les deux parties.
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