Des manifestants à Lomé
Jeudi 07 Septembre 2017 – Des leaders de l’opposition togolaise et leurs militants se convergent à nouveau ce jeudi vers les points de rassemblement de leurs manifestations de rues à Lomé pour réclamer entre autres le retour à la constitution de 1992, les réformes électorales, le vote de la diaspora, la libération des manifestants arrêtés lors des marches du 19 août organisées par le parti PNP. Le parti UNIR au pouvoir et ses militants seront eux aussi dans les rues pour apporter leur soutien aux institutions en place et prôner la paix et l’avènement des reformes dans un consensus et dans la paix.
En attendant le début de ces deux manifestations politiques et leurs issues, précisions que selon un communiqué lu dans la soirée d’hier mercredi à la télévision nationale (TVT), les députés togolais sont convoqués pour le mardi 12 septembre 2017 pour leur première session extraordinaire au palais de congrès à Lomé.
Décidés à se faire entendre, les leaders de l’opposition ont redonné un rendez-vous à la population ce jeudi dans les différents points de départ de leur marche pour clamer une nouvelle fois leurs exigences et ce malgré le pas en avant du gouvernement togolais qui a validé le projet de réforme. Ce projet de loi porte sur la modification constitutionnelle et la limitation des mandats et le mode de scrutin à deux tours.
Réactions des leaders de la classe politique
Concernant de l’adoption du projet de loi par le gouvernement, le leader du PNP, Tikpi Atchadam, celui par qui les manifestations ont débuté dans le pays a déclaré que c’est du « Véritable dilatoire ! C’est du dilatoire, ils veulent gagner du temps. C’est parce que nous pensons que c’est suffisant que nous sommes-là. Ça prendra le temps que ça prendra, mais il faut qu’ils accèdent à nos exigences ou alors qu’ils partent ».
Pour sa part, Jean Pierre Fabre, le leader du parti ANC et chef de file de l’opposition togolaise a déclaré à propos du projet de révision de la Constitution Search Constitution que « C’est trop tard. Eux-mêmes, il y a trois ans, ont fait rejeter le même projet de loi, je ne sais pas ce qu’ils ont ajouté. Ils nous ont fait perdre trois ans, on ne va pas les suivre tout temps. Aujourd’hui, nous avons des exigences, leur départ ».
De son coté, Me Dodji Apévon, le président des Forces démocratiques pour la République (FDR), s’est demandé « Nous ne savons plus dans quoi nous sommes aujourd’hui au Togo. Est-ce que nous sommes en démocratie ou en dictature ? En tout cas, si on veut la démocratie, il faut le retour à la Constitution Search Constitution de 1992 ». Il a ajouté que « L’avant-projet de loi annoncé ne veut rien dire. Nous sommes sceptiques. Nous avons été plusieurs fois dupés dans ce pays, nous ne voulons plus être bluffés. Nous voulons obtenir à la main ce que nous demandons sinon on va continuer à mobiliser le peuple ».
Me Yawovi Agboyibor, le président national du parti CAR, a laissé entendre que « Nous réclamons que l’APG soit respecté entièrement dans ses dispositions concernant les réformes politiques. Nous demandons surtout le déverrouillage des Institutions. Les réformes prescrites par l’APG auraient puis être faites après les discussions. Il n’y a aucun problème. C’est une question de bonne volonté. Et tout est entre les mains du chef de l’Etat. S’il ne le fait pas, le peuple va le forcer ».
Précisons qu’en réponse aux exigences de l’opposition, le ministre la fonction publique, Gilbert Bawara qui est un cadre du parti UNIR au pouvoir, a laissé entendre sur une radio de la capitale que la Constitution Search Constitution de 1992 n’était pas une constitution parfaite et qu’elle avait été conçue dans certaines de ces dispositions pour exclure certains opposants de l’époque des compétitions électorales notamment présidentielle. A propos du vote des togolais de la diaspora, une des exigences de l’opposition, le ministre Bawara a reconnu la légitimité de cette revendication et a appelé les uns et les autres à être réalistes.
Sur un ton modéré, le parti UFC de Gilchrist Olympio avait déclaré avant le début des manifestations que « Depuis les événements du 19 août, Monsieur Gilchrist Olympio, a intensifié les démarches avec le Président de la République en vue de trouver une solution négociée à la crise ». Optimistes dans ses démarches, le Président national de I’UFC a exhorté à la patience et a rassuré « le peuple togolais que des réponses rapides et concrètes seront apportées à ses préoccupations ».
Pour les deux manifestations qui ont eu lieu hier à Lomé, soulignons que celle du parti UNIR a été initiée le collectif des Associations et mouvements de la mouvance présidentielle et l’autre de l’opposition est à l’actif du CAP 2015, du Groupe de Six, du PNP et Santé du Peuple. Ils ont été rejoint par d’autres partis comme le CAR, le NET, le PDP, le NID, le Togo Autrement.
Ajoutons pour terminer que la télévision TV5 Monde Afrique a annoncé hier le retrait de l’accréditation de sa correspondante, Emmanuelle Sodji, au Togo par les autorités. Selon cette chine « Le gouvernement togolais reproche à notre correspondante la couverture des manifestations de ces derniers jours au Togo ». La chaine dit regretter cette décision.
Mensah, Lomé
Koaci.com