« L’on peut tromper tout le peuple pour un temps, ou tromper une partie du peuple tout le temps mais l’on ne peut tromper tout le peuple toutes les fois ». Le collège de membres du gouvernement qui ont conduit les travaux du groupe de travail sur le secteur de l’éducation ont fini par comprendre que leurs compatriotes qui ont embrassé la carrière enseignante ont suffisamment de matière grise pour les dérouter. Les crises incessantes que connaît le secteur de l’éducation sont loin d’être finies.
Les multiples tours de passe-passe et la diversion orchestrée par le gouvernement depuis plusieurs années semblent avoir atteint leur point de chute. Il n’est plus de secret pour personne que les principales revendications des syndicats d’enseignants tournent autour de la régularisation de certaines situations administratives et de l’octroi des primes inhérentes à la l’exercice de la fonction enseignante. Si pour le premier cas, le gouvernement a fini par agir sous la contrainte, la dribble programmée quant aux retombées financières n’a pas été effective. Les contraintes budgétaires seraient à l’origine de la non satisfaction des revendications. Mensonge d’Etat.
De quand datent ces revendications ? Ce qui se réclame aujourd’hui est inscrit dans la Réforme de l’enseignement de 1975. Les doléances réactivées il y a plusieurs années ont poireauté au Cadre Permanent de Concertation pendant cinq ans sans que rien ne se fasse. La CSET n’a pris le relais qu’en 2016 et ce, après avoir pris soin d’envoyer des correspondances qui sont restées sans suite. Le gouvernement a cru opérer une première dribble en reportant la rentrée au nom du Sommet sur la Sécurité Maritime pour lequel 13 milliards ont été débloqués et dilapidés.
Entre menaces, intimidations, précomptes fantaisistes, affectations punitives, conciliations et dialogue, le gouvernement lâche le mot : contraintes budgétaires. Si ce n’est une volonté délibérée de ne pas satisfaire les revendications, pourquoi n’avoir pas pris les mesures en amont avant l’adoption du budget quand on sait que ce n’est pas en 2017 que les réclamations ont commencé ? Pourquoi avoir fait perdurer les points inscrits sur la plateforme au CPC pendant 5 ans si Faure Gnassingbé et son gouvernement voulaient y accéder. Nulle part dans le budget 2017, il n’est inscrit une ligne relative à un quelconque sommet.
Pourtant le gouvernement s’active pour organiser le sommet Afrique-Israel à Lomé cette année. Il en est de même pour les élections locales dont aucune trace des sources de financement ne se trouve dans le budget 2017. De quoi veut-on parler alors aux enseignants ? En tout état de cause, le gouvernement est dans son dernier retranchement.
Et ce n’est pas la horde de soi-disant parents d’élèves qu’on a fait venir à la Primature pour déverser des inepties qui le sauver. Le débrayage reprend ce mardi. Et l’on attend de voir.
Source : Le Correcteur No.747 du 20 février 2017
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