Les Togolais n’ont pas vu venir cette dernière augmentation des prix du carburant. Surtout qu’il y a quelques semaines, le gouvernement avait annoncé des mesurettes pour, dit-on, soulager les populations et leur permettre de faire face à la vie chère. On n’attendait pas de sitôt une nouvelle augmentation des prix du carburant, encore que la dernière qui continue de produire ses effets, date de quelques semaines seulement. Comme un coup de massue, cette nouvelle hausse des prix du carburant vient « achever » les Togolais qui n’ont plus de force devant le phénomène de la vie chère décrié partout.
En l’espace de 4 mois, l’on a connu trois augmentations des prix du carburant au Togo, dans un contexte marqué par la flambée des prix des produits de première nécessité. Ainsi, depuis mardi dernier, les Togolais ont pris connaissance de l’arrêté interministériel N°015/MCICL/MEF/MDPREM du 18 juillet 2022 portant fixation des prix à la pompe des produits pétroliers. Désormais, le litre de l’essence super sans plomb est passé à 700 FCFA, le pétrole lampant à 650 FCFA, le gaz oil à 850 FCFA et le mélange 2 temps à 788 FCFA. Comme à son habitude, le gouvernement se justifie par le prix du baril à l’international.
L’augmentation des prix du carburant le 29 mars dernier, puis le 10 mai, n’a pas fini de faire ses effets, contraignant les Togolais à subir les affres de la vie chère. Les transports ont augmenté, réduisant ainsi le pouvoir d’achat déjà faible des populations. Il y a quelques jours, ce sont les transporteurs de sable et de graviers qui ont annoncé la hausse du prix du camion de sable. Et puisque l’extraction et la production du sable requièrent du pétrole, les responsables de ces unités de production ont aussi revu à la hausse leurs prix. Dans les marchés, les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper, obligeant des ménages à réduire la quantité dans les marmites. La faim est devenue le quotidien de ceux-là qui cherchent un seul repas par jour, mais n’en trouvent pas.
Le consommateur togolais est aujourd’hui à l’agonie. Dans une situation marquée par une crise économique engendrée par la crise sanitaire liée au Covid-19, il est souhaitable que le gouvernement prenne des mesures d’envergure pour soulager les populations. Sous d’autres cieux, l’on a vu ce qui s’est passé, avec même la réduction du train de vie des dirigeants. Mais au Togo, on est encore dans les grandes annonces. Pour toute réponse, ce sont des mesurettes qu’on a prises, avec des propagandes autour pour faire croire à qui veut l’entendre qu’on vole au secours des Togolais. Ces mesurettes qui ont fait l’objet d’une conférence de presse de plusieurs membres du gouvernement n’ont visiblement eu aucun impact sur les populations qui continuent de crier leur désarroi.
Les prix du carburant augmentent, les prix des produits de première nécessité flambent, le salaire du Togolais reste statique depuis plusieurs décennies. Et donc c’est le pauvre consommateur, le Togolais lambda qui subit. Quant aux dirigeants, ils ont des bons d’essence et sont entretenus par l’argent du contribuable. C’est pourquoi ils ne peuvent pas mesurer l’ampleur du phénomène et se contenteront de prendre des mesures qui n’ont aucun effet direct sur les populations. Au Togo, de nombreuses personnes sont payées en bas du SMIG (qui est à 35.000 FCFA), surtout dans le secteur privé. Comment ces gens pourront-ils s’en sortir ?
Le « gouverner sans prévoir » du régime cinquantenaire des Gnassingbé continue par pénaliser les Togolais. La vie devient « invivable » dans le pays. Cette énième augmentation est insupportable. Mais les Togolais ne sont visiblement pas au bout du tunnel. Le plus dur reste à venir si on observe un peu le bouleversement actuellement dans le monde entier, avec la crise économique généralisée. Déjà, des pays prennent des mesures pour juguler le problème. On parle de la famine qui guette. C’est pourquoi les observateurs avisés appellent les pays africains à augmenter leurs productions locales. Mais au Togo, on n’a pas encore fini avec les propagandes, puisqu’on sait qu’au finish, c’est la population qui ramassera les pots cassés. Les dirigeants étant à l’abri de tout besoin. Le peuple, dans le silence, continue de boire la coupe amère. Visiblement, il la boira jusqu’à la lie.
Source : L’Alternative / presse-alternative.info
Source : 27Avril.com