Le gouvernement qu’aura à cornaquer la nouvelle Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé a été révélé le 1er octobre dernier. On note à l’arrivée quelque trente (30) portefeuilles, avec la reconduction de ministres comme Sani Yaya (la Santé), Robert Dussey (la Diplomatie), Gilbert Bawara (la Fonction publique), Cina Lawson (le Numérique), Damehame Yark (la Sécurité), Christian Trimua ou encore Payadowa Boukpessi.
Le moins que l’on puisse affirmer est que cette nouvelle équipe (à deux porte-paroles, s’il vous plaît) est de loin l’une des plus pléthoriques, de mémoire de Togolais, comparativement aux précédents gouvernements. A titre de comparaison¸ l’équipe ministérielle formée sous la direction du désormais ex-Premier ministre Sélom Klassou le 24 janvier 2019, comportait en tout et pour tout 24 portefeuilles. Elle ne diffère pas tant de la nouvelle, à cela près que celle-ci, loin de satisfaire l’opinion, va ouvrir la porte à tous les gaspillages que le Togo ait jamais connus. Car les dénominations en plusieurs ministères ainsi que l’apparition impertinente de ministères-fiction ont tout d’un remplissage qui causeront plus de soucis financiers, qu’ils ne combleront les attentes des populations.
Entre embrouillamini tous azimuts et gaspillage organisé
C’est un fait : le nouveau gouvernement a de quoi embrouiller les Togolais dans leur ensemble. On se croirait dans une vacherie où la vache n’y retrouverait pas son veau. D’abord, le ministère des Armées confié à Mme Essozimna Marguerite Gnakadè, n’a, de fait, pas sa place dans un pays où le ministère de la Défense et des Anciens Combattants, qui veut dire la même chose ou presque, a souvent été rattaché à la Présidence de la République. C’est à croire que Faure Gnassingbé n’est plus le chef suprême des Armées. Passons.
L’autre ministère tout droit sorti de l’imagination de Faure Gnassingbé, et dont on se demande ce qu’on doit en faire, est celui de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière, confié Edem Kokou Tengue. Ce poste ressemble à s’y méprendre au ministère de l’Eau, de l’équipement rural et de l’hydraulique villageoise (d’Antoine Lekpa Gbegbeni sous le magistère de Sélom Klassou), qui lui-même ressemble au nouveau ministère du Désenclavement et des pistes rurales dont se chargera Dieu sait comment Bouraïma Kanfitine Tchede Issa. En clair, c’est un serpent qui se mord la queue.
Pourquoi ne pas rattacher le ministère de l’Environnement et des ressources forestières, de Katari Foli-Bazi à celui de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière d’Edem Kokou Tengue, puisqu’il s’agit dans l’un et dans l’autre cas d’environnement ?
A quoi bon un ministère de l’inclusion financière et de l’organisation du secteur informel, quand on peut faire pratique avec le régalien ministère de l’Economie et des finances ?
Quel sort va-t-on réserver aux pavillons des anciens ministères dont les dénominations ne seront plus guère d’aucune utilité ? L’ancien ministère de Culture, du tourisme et des loisirs occupé par Kossivi Egbetognon, verra ses dénominations transformées en ministère des Sports et des loisirs. Que fera-t-on maintenant du ministère de la Planification du développement et de la coopération ?
On ne devra plus parler de ministère du Commerce, des transports, de l’Industrie, du développement du secteur privé et de la Promotion de la consommation locale, on devra se contenter du ministère du Commerce, de l’industrie et de la consommation locale. Il faudra là encore revoir le panneau du ministère, l’ajuster pour ainsi dire, et y ajouter ou soustraire de nouveaux attributs à plusieurs ministères. Qui va solder ces dépenses inutiles ? Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple pour un pays qui n’a nullement besoin de cette pagaille organisée pour embrouiller l’opinion et jeter de l’argent par les fenêtres ? C’est à se cogner la tête contre le mur.
On voit bien qu’en plus du désordre savamment organisé par Faure et Compagnie, c’est à un nouveau gaspillage que va se coltiner le pauvre contribuable togolais. Une gabegie dont les autorités se seraient bien passées, si elles étaient motivées par des intentions républicaines. C’est une provocation de plus à l’encontre de populations qui continuent d’être mises en coupe réglé par leurs propres dirigeants occupés à dilapider des fonds dans une indifférence et un mépris qui ne disent pas leur nom. C’est tout simplement pathétique.
D.K.M.
Source : Le Correcteur No.954 du 05 Octobre 2020 [lecorrecteur. info]
Source : 27Avril.com