Togo / « Nous invitons le pouvoir en place à cesser d’humilier notre peuple », Nicolas Lawson

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Togo / « Nous invitons le pouvoir en place à cesser d’humilier notre peuple », Nicolas Lawson

Son parti est peut-être le dernier à s’adresser aux togolais en ce premier mois de l’année 2019. « Mieux vaut tard que jamais », dit-on. Dans son message de vœux au peuple togolais, Nicolas Lawson, président national du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR) a une fois encore, avec la verve qu’on lui connait, décortiqué la situation politique du pays en interpellant les uns et les autres par rapport à leurs responsabilités.

NOS VŒUX POUR 2019 ET NOTRE FOI DANS L’AVENIR DU TOGO

Avant la fin de la période de présentation des vœux pour l’année nouvelle, je m’associe à nos frères et sœurs du PRR pour vous rappeler que Dieu combine en sa nature une synthèse créatrice d’amour et de justice. Malgré donc les jours difficiles et trop souvent dramatiques que vous vivez depuis des décennies, je veux vous assurer qu’il nous conduira finalement à l’aurore lumineuse de l’espérance et de l’accomplissement.

Comme il est vrai que, si ce que vous avez à dire est plus utile que le silence, vous devez le dire ; alors j’ai tenu à vous confirmer ici la fermeté de mon dessein et la solidité de mon engagement au service du Togo et de mes compatriotes. Il m’est douloureux de réaliser que certains de nos concitoyens persistent dans la perpétuation de la politique d’asservissement et d’ostracisme et font tout pour maintenir nos vies sous le joug astreignant du toujours pareil.

Je crois profondément qu’il est urgent d’engager nos jeunes gens dans une réflexion exigeante et ferme et de les élever au-dessus des marécages de déclarations puériles, de demi-vérités, des ressentiments et des tendances à la violence. Avec la réalité cruelle actuelle dans notre pays, la vérité ne peut se trouver seulement dans la thèse du pouvoir ni dans l’anti-thèse de l’opposition agitatrice. Elle est dans une synthèse qui réconcilie. Trop de nos frères et sœurs, partout dans le pays, souffrent et vivent dans la misère et dans le désespoir. Il temps que nous marchions de façon constructive vers le but de la justice sociale, de la dignité humaine et de la véritable démocratie.

Notre feuille de route est déjà établie et indiquée dans notre devise. Il s’agit de travailler avec ardeur, dans la liberté et avec amour pour notre patrie. Par contre, créer des injustices sociales graves, s’organiser pour s’enrichir indûment, endetter lourdement le pays et piller ses ressources, en complicité avec des étrangers, sont une haute trahison et de la déloyauté. Une telle réalité provoque des révoltes et nourrit les violences. La minorité crapuleuse et criminelle doit mettre un terme à sa délinquance et aux graves infractions à la loi morale et aux lois civiles. Il n’y a aucune dignité et aucune gloire à triompher dans un tel abaissement et à pavoiser.

Nous invitons le pouvoir en place à cesser de mendier et d’humilier notre peuple. Son PND n’est qu’une farce et un attrape-nigaud. C’est aussi gros que le mensonge de possession par Saddam Hussein des armes de destruction massive. Les mesures prises par l’OTR sont futiles et destructrices. C’est un catalogue de nullité. Il n’est pas étonnant que ceux, qui ont ruiné la BTCI et l’UTB, veuillent maintenant les privatiser et prennent de telles mesures anti-patriotiques et de saccages économiques et sociaux. Nous ne sommes pas tous des incultes ou des illettrés au Togo. Ces étrangers, qui sont payés pour conseiller des fadaises ou approuver des bides, doivent savoir qu’il y a des togolais plus intelligents qu’eux. Notre secteur privé national n’a pas les moyens ni la capacité de prendre en charge 64% du financement du PND estimé à plus de 4.000 Milliards de FCFA. Les prétendus investisseurs étrangers ne viennent chez nous que quand ils peuvent nous endetter et voler jusqu’à 60% du crédit obtenu sur notre compte. Le cas du 3è quai du port de Lomé est un spécimen dans le genre.

Décidément, les dirigeants et les élites africaines sont un fléau pour nos pays. J’avais écrit en 1973 dans le journal La Gazette Bertrand Dagnon un article traitant les ligueurs, qui entouraient Feu Mathieu Kerekou, d’intellectuels tarés. J’avais été traqué puis obligé à quitter le Dahomey pour m’installer au Togo.

Plus tard, c’est Mathieu Kerekou lui-même qui a repris la qualification. Le 28 Février 1984, j’avais organisé au Grand Amphithéâtre de l’université de la Sorbonne, plein à craquer, une conférence-débat dont le thème était : les mutations mondiales et le co-développement. C’était sous la présidence de Léopold Seddar Senghor et de Jacques Chaban-Delmas. J’étais entouré sur le podium de l’académicien Louis Le Prince-Ringuet, du Président Edgar Faure, du Recteur Hélène Arhweiller de l’académie de Paris et du Président de la Sorbonne Jacques Bompaire. Les bureaucrates des institutions supranationales ont remplacé le concept du co-développement par celui du développement durable, qui consacrait la vague de la mondialisation et qui leur donnait du pouvoir sur les Etats. Plus de trois décennies après, le Président Donald Trump vient incarner le reflux de la vague de la mondialisation. Naturellement, les impérialistes, les bureaucrates supranationaux et leurs valets compradors résistent. Mais le mouvement est irréversible.

Il faut un renouvellement en profondeur et en qualité de la classe politique togolaise. Malheureusement, nous avons été choqué d’apprendre que les nouveaux députés ont violé à l’unanimité l’article 54 de la constitution en vigueur avant d’être rappelés à l’ordre par la Cour Constitutionnelle. Est-ce une malédiction ou une simple ignorance ? Le temps nous situera.

Au nom des patriotes, je formule le souhait que Dieu nous aide à comprendre que nous ne pouvons sortir de la nuit d’amertume et de désolation que nous traversons que si nous sommes unis et si nous ne continuons pas à utiliser des méthodes inférieures de fausseté, de malice, de haine, de calomnie et de violence. Nous devons cesser de sacrifier la vérité sur l’autel de nos intérêts personnels. L’échec de la démocratie au Togo est la conséquence des effets corrosifs de notre fausseté, de notre lâcheté, de notre propension à la calomnie et de notre sectarisme. La démocratie exige la tolérance, la vérité, la solidarité, la justice sociale et l’intégrité.

Persuadé que l’ignorance tue et que le mensonge détruit inexorablement les valeurs morales et humanistes, je formule les vœux sincères que Dieu Tout-Puissant nous inspire, nous guide et nous protège des vices de ce monde. Que Dieu nous libère des démons de la convoitise, de la médisance, de l’égocentrisme et du fétichisme. Qu’il libère le Président Faure Gnassingbé des esprits maléfiques et égocentriques et qu’il l’éclaire afin qu’il réalise la souffrance de notre peuple et la nécessité de la libéralité du pouvoir et de la libération du peuple. Ainsi soit-il.

Nicolas LAWSON

Président du PRR

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