Dans le cadre des festivités marquant les 57 ans de l’indépendance du « Gnassingbéland », le jeune Prince de la République a décoré certains de ses apparatchiks. Parmi eux, on s’attendait à voir le ministre des Infrastructures et des Transports, Ninsao de Gnofam. Indéboulonnable, l’homme est dans les bonnes grâces du fils du père qui le reconduit à chaque formation du gouvernement.
Bien que son nom soit cité dans le scandale de retro-commissions dans les travaux de réfection de la route Lomé-Vogan-Anfoin et accusé par pour sa façon cavalière de gérer son ministère, l’homme se permet encore de faire des sorties sur les chantiers. Vendredi dernier, il était aux côtés du PM Selom Klassou qui a posé la première pierre du pont de Kpegadje sur la rivière Toum dans la préfecture de Haho à 96 km de Lomé « la Poubelle ».
Qui a dit qu’il n’y a pas d’argent à « Gnassingbéland » ? L’ouvrage a été financé par l’Etat pour un montant de 859 millions de FCFA et permettra de désenclaver les villages environnants et faciliter les échanges commerciaux.
Ninsao de Gnofam se permet même de faire un commentaire sur l’ouvrage : « Le pont qui permettait de rallier les localités s’était effondré du fait de la mauvaise conception qui n’a pas tenu compte des variations saisonnières dues aux changements climatiques actuels ». Mauvaise concession, des mots qui reviennent toujours. Les riverains du boulevard Jean Paul II sont les victimes de la route Lomé-Anfoin-Vogan à l’abandon depuis plus d’un an. Pendant que Ninsao de Gnofam fait son petit « farot » sur de nouveaux chantiers, les riverains de cet axe routier vivent l’enfer. Ils mangent et respirent la poussière devenue leur pain quotidien. Lorsqu’ils font la lessive, ils sont obligés de sécher leurs vêtements dans leur chambre à coucher. Les tenanciers de boutique passent tout leur temps à faire le ménage, mais ça ne donne rien de potable. La construction de ce pont s’inscrit dans le cadre du projet d’aménagement et de bitumage de la route Notsè-Tohoun. On espère que cet ouvrage ne subira pas le même sort que celui de la route Lomé-Vogan.
Source : Liberté N°2428 du Mardi 02 Mai 2017
27Avril.com