Togo : Nécessité d’un audit au ministère de la Défense

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MD faure gnassingbe et CEMA felix kadanga

Cela fait l’actualité sur le continent africain notamment au Niger. Le rapport d’un audit au ministère de la Défense du Niger entre 2014 et 2018 révèle des trous béants de 76 milliards FCFA. Des surfacturations mais aussi des dizaines de contrats qui n’ont pas été honorés : pas de livraison ni de service rendu, alors que les fournisseurs ont partiellement ou en totalité été payés.

À titre d’exemple, le marché destiné à l’achat d’un système de protection anti-missile pour l’avion présidentiel. Le contrat a été conclu en 2015. Plus de quatre millions d’euros ont été payés à la société signataire, un faux bon de livraison et un faux procès-verbal de réception ont été retrouvés, le dispositif, lui, n’a jamais été installé sur l’appareil.

Les enquêteurs dénoncent aussi des contrats passés pour la maintenance d’hélicoptères, ou encore une commande jugée inopportune de 154 camions.

Aucun politique ni responsable du secteur de la défense n’est nommément pointé du doigt. En revanche, les principaux bénéficiaires de la fraude sont des fournisseurs proches du pouvoir. Les deux plus importants sont Hima Aboubacar, dit « Petit Boubé », un milliardaire qui concentre à lui seul la majorité des dossiers visés. En seconde position figure Aboubacar Charfo, lui aussi épinglé pour surfacturation et matériel non livré.

Au Togo, un exercice similaire s’impose pour ramener les uns et les autres à leurs missions premières.

Dans le budget de 2018, les prévisions du ministère de la Défense sont passées de 8 milliards à 16 milliards FCFA. En 2020, pour un budget de 1466,2 milliards FCFA, 8,9% sont consacrés à la Défense et 2% à la Sécurité.

Faure Gnassingbé étant lui-même ministre de la Défense depuis 2007, quels suivi et contrôle sont faits dans l’exécution de ces budgets colossaux ?

A titre d’exemple, le Service de l’Intendance de l’Armée a été géré pendant plus de 17 ans par le Colonel Ouro-Bang’na Nassam avant d’être admis à la retraite et remplacé le 8 octobre 2017 par le Lieutenant-Colonel Bassayi Egbare devenu Colonel entre temps. Du long passage du Colonel Ouro Bang’na Nassam à son remplacement par le Colonel Bassayi, un audit du ministère de la Défense aurait pu être un gage de transparence.

La plupart des services sont dans la grande opacité comme la gestion même au sommet de l’Etat.

Les derniers faits qui suscitent des inquiétudes au sein même des différentes garnisons doivent décider le chef de l’Etat, chef Suprême des Armées et ministre de la Défense à changer de cap. Sa propre sécurité et celle de l’ensemble des Togolais en dépendent. Personne n’est épargné y compris les officiers.

Kokou Agbemebio

Source : Le Correcteur

Source : 27Avril.com