Togo- Naboudja Bouraïma: « Si c’est un opposant ou un syndicaliste qui rafalait Kokoroko, les secondes qui suivent, il serait en prison »

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Naboudja Bouraïma

En conférence de presse mercredi à Lomé, Naboudja Bouraïma, porte-parole de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK), a encore réagi par rapport aux propos tenus par le ministre Dodzi Kokoroko à l’endroit des enseignants togolais, il y a quelques jours à Dapaong.

Selon Naboudja Bouraïma, les propos du ministre Kokoroko sont très graves. Et si c’était un enseignant, un opposant ou un togolais lambda qui tenait de tels propos à l’endroit d’un officiel, il serait actuellement dans une prison.

« Qu’a fait M. Djimon Oré ? Juste pour avoir comparé la situation du Togo à celle du Rwanda, il se retrouve aujourd’hui en prison. Qu’a fait Jean-Paul Oumolou emprisonné ? Pour avoir exprimé ce qu’il ressent ! Qu’ont fait tous ceux-là qui aujourd’hui sont embastillés ? A cause de leur vision (…) Si c’est un opposant ou un syndicaliste qui disait : je vais rafaler Kokoroko, les secondes qui suivent, il est en prison. Ce que Monsieur Tchédé a dit, le favoritisme, le clientélisme en montrant que les Mobas ou dans les Savanes, les Tamberma, les Tchokossi, les Gangans sont dans la fonction publique par favoritisme (…) Là où c’est grave, si c’était un homme d’une autre ethnie qui disait ça, actuellement je ne sais pas si peut-être on serait en pleine guerre civile, parce que c’est inadmissible », a-t-il pesté.

L’homme dénonce une justice de deux poids deux mesures. Il précise avoir été victime de cette politique et fait la prison en 2013 à cause d’un simple message de « Happy new year ! » que l’opposant Agbéyomé Kodjo lui avait envoyé.

« J’ai été emprisonné en 2013 à partir d’une seule phrase que Monsieur Agbéyomé Kodjo m’avait envoyée, le 1er janvier 2013. Happy new year, c’était la phrase. Quand on m’a arrêté, le Lieutenant Thiam et le Commandant Saparapa m’ont demandé que signifie ce bout de phrase là. Je dis : mais, c’est l’Anglais que vous ne comprenez pas ou bien il y a quoi qui se cache derrière ? Ils disent : Monsieur Naboudja, rien n’est sûr que ce n’est pas un code », a-t-il révélé.

Naboudja Bouraïma dit qu’il ne fait plus confiance en la justice togolaise « jusqu’à nouvel ordre ».

Source : icilome.com