Myriam Dossou-d’Almeida, ministre du Développement à la base, a foulé le sol de la Commune Golfe 1, le 11 juillet 2023. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur les méfaits pour la jeunesse de la consommation de la drogue, en particulier en ces périodes de vacances. Garantir une société meilleure aux populations, en éradiquant le phénomène d’addiction à la drogue et autres stupéfiants a fait l’objet de réflexion aussi bien du côté de la ministre que de celui de Koami Gomado, le maire de ladite commune. Étaient également présents les consommateurs de ces substances toxiques, eux qui ont estimé que leur addiction à ces produits s’explique par le fait que « nous n’avons aucune occupation ». Ils ont dit regretter leur situation d’aujourd’hui, qu’aucun d’eux ne peut dire qu’il est fier de se trouver dans cette situation. Et par la même occasion demandé aux autorités d’être à leur chevet. Et Myriam Dossou-d’Almeida de déclarer : « Nous avons entamé la marche, si nous constatons des améliorations, nous allons essayer de vous trouver des activités. Ce qui va améliorer votre niveau économique et social comme vous le souhaitez ». Sauf que l’Etat n’a pas vocation à attendre des « améliorations » de la part des zones qu’il convient de qualifier de non-droit, avant de prendre quelque mesure sociale que ce soit à leur endroit. Cela s’appelle la gouvernance au compte-gouttes. Comment expliquer à dame Myriam que si l’Etat était en bonne santé, il n’y aurait pas autant de ghettos et de jeunes désoeuvrés ? On n’excuse pas les garnements qui font flèche de tout bois et sévissent pour un oui pour un non dans les quartiers et encore au détriment d’honnêtes gens, mais c’est son rôle au gouvernement de travailler de façon à faire disparaître ces zones qui gangrènent les autres couches sociales et qui ne sont à vrai dire que le corollaire d’une gouvernance mal enclenchée et à rebours de toute inclusion sociale. Quand toute une minorité se goinfre pendant que le plus grand nombre mange à peine deux fois par jour, on ne doit pas s’étonner de la ghettoïsation de certains milieux du pays. Cela ne se discute pas. Conditionner l’appui du ministère de Développement à la base à un code de bonne conduite serait faire preuve de mauvaise volonté, et ressemble à s’y tromper à du chantage gouvernemental.
«C’est dans un guetto que les gens sont «clean» comme ça, en plus à Bè? Le plus grand guetto de Bè Apédomé se trouve derrière le palais royal du Chef Canton Togbui Mawuko Aklassou Adela à Bè-Hédzé, l’un des plus petits est dans le quartier du Maire sans oublier les moyens. Aller rencontrer quelques dealers dans une rue de Bè-Hédzé sans rentrer dans le ghetto et dire qu’on mène une campagne de sensibilisation sur les méfaits pour la jeunesse de la consommation de la drogue, c’est se tromper de lutte. Le Conseil municipal de la Commune Golfe 1 avec à sa tête, le Maire Gomado avait; il y a quelques mois, lancé cette campagne de sensibiliisation dans les guettos. Dr James Amaglo, Maire de la Commune Golfe2 avait tenté aussi quelque chose de pareil avec nos filles de joie du terrain Bas Fond Nord, derrière Collège Saint Joseph de Lomé mais rien de probant n’est sorti. Il est temps qu’on arrête ces folklores », a déclaré Gbégnévéna M. La bonne gouvernance, le développement à la base en particulier ne se fait pas à coups de « passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné».L’abandon de la jeunesse sacrifiée sur l’autel de la propagande et du tout-politique fait naître des fléaux du genre. Vivement qu’une politique digne de ce nom prenne en compte ces ghettos.
Source: Le Correcteur
Source : 27Avril.com