Suite à une procédure régulière, l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB), sous la tutelle du ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat et de la Jeunesse a recruté de jeunes facilitateurs (consultants individuels). Ceux-ci auront pour mission d’animer des sessions de formation en développement d’affaires (FoDA) au profit des jeunes bénéficiaires du projet d’opportunités d’emploi pour les jeunes vulnérables (EJV). Seulement, après le début d’exécution du contrat, l’ANADEB a du mal à respecter les clauses du contrat, laissant ainsi ces jeunes dans une situation déplorable.
Les jeunes facilitateurs éparpillés sur le territoire national par l’ANADEB ne savent plus à quel saint se vouer. Leur situation devient de plus en plus inquiétante et ils ne comprennent pas pourquoi leur employeur n’arrive pas à honorer ses engagements alors même qu’il ne devrait pas être ainsi. Pour mieux comprendre la situation, nous avons été approchés par quelques jeunes qui nous ont entretenus sur la réalité.
« Après avoir postulé à l’appel à candidatures, ANADEB nous a contactés pour l’interview dans les chefs-lieux des différentes régions pour lesquelles nous avons postulé en tant que facilitateurs. Nous nous sommes déplacés à nos propres frais de transport sans mentionner les risques de voyages. Après l’interview, nous avons été encore contactés pour une formation de deux semaines qui a débuté le 06 mai 2019 à la maison des jeunes d’Amadahomé pour ceux qui étaient à Lomé. La même formation a eu lieu également dans les chefs-lieux des autres régions. Certains ont été affectés dans les villages choisis après cette formation pour débuter la formation. Plein sont restés en attente jusqu’à présent », a expliqué un jeune retenu par le projet.
Ainsi, le 20 mai 2019, les travaux ont débuté avec le FoDA1 dans les villages concernés par le projet. Les jeunes retenus ont été formés pendant 6 jours, dans l’objectif de leur permettre de choisir une idée de projet. « Nous avons encore été interpellés pour une formation des facilitateurs pour 10 jours débutée le 27 mai 2010. Le 10 juin pour le compte du FoDA2, nous sommes encore retournés dans les villages pour former les villageois pour 6 jours en réalisant les plans d’affaires de leurs projets choisis en FoDA1. Nous avons ensuite poursuivi la formation des facilitateurs pour 6 jours avant de retourner pour FoDA3 au village en formant les participants sur la création de coopératives qui a pris fin le 24 juin », a-t-il poursuivi.
Selon les termes du contrat que nous avons pu consulter, ces jeunes devraient toucher 30.000 F CFA par jour, ceci pour 28 jours. Ce qui fait un total de 840.000. La formation des facilitateurs n’est pas prise en compte. Le calendrier du paiement est le suivant :
- 30% (252000) après FoDA 1 ;
- 30% après FoDA 2 ;
- 40% (336.000) après FoDA 3 et dépôt des plans d’affaires.
Seulement, les choses ne se passent pas comme prévues. « Mais là où la situation devient inquiétante, le suivi-évaluateur du projet, M. Nicolas Dessah nous demande de déposer les plans d’affaires des villageois et pourtant, seuls une trentaine de facilitateurs sur plus de 160 facilitateurs ont pris 30% du paiement (252.000 F CFA). Nous sommes restés cloués dans les villages puisqu’on n’a plus l’argent de transport pour rentrer chez nous. Les villageois nous menacent également parce qu’ils n’ont pas été payés aussi (1500/ jour) Par surprise, les responsables ont fait une émission à la TVT disant que le projet est en bonne marche ; par contre nous sommes dépouillés et affamés dans les villages. Le jour de l’émission, nous avons posé des questions, mais personne ne répond », alertent-ils
Pour eux, il y a urgence pour ne pas frôler le pire. Contacté, un des responsables de la communication d’ANADEB assure qu’effectivement, le projet est confronté à un problème de trésorerie. Il soutient que les premiers responsables de l’Agence et du ministère en charge du Développement à la base y travaillent pour débloquer la situation. « Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. C’est simplement une question de procédure. Tout rentrera dans l’ordre d’ici peu », a-t-il promis.
Soulignons que le facilitateur FoDA est responsable de la mise en œuvre des différentes sessions de formation relatives à la formation en développement d’affaires (FoDA) et de tout autre module jugé pertinent pour permettre aux jeunes micro-entrepreneurs d’être efficaces et efficients dans l’exercice de leurs affaires.
P.C
27Avril.com