Hier, c’était au nom de la Covid-19 que le régime togolais interdit toutes manifestations publiques pacifiques, et donc les activités des partis politiques de l’opposition. Aujourd’hui, le même régime prend prétexte sur le terrorisme pour empêcher les rassemblements ou manifestations politiques de l’opposition, violant ainsi les droits fondamentaux et élémentaires à la liberté de manifestation. C’est un constat que font les Forces Démocratiques pour la République (FDR) devant les médias ce mercredi.
Me Paul Dodji Apevon et les siens ont tenu à rencontrer les professionnels des médias, parce qu’il y a péril en la demeure, surtout que le pays est aujourd’hui menacé par le terrorisme, mais que les tenants du pouvoir usent encore du subterfuge dans la recherche des solutions pour combattre cet ennemi commun à tous les Togolais.
Le président des FDR est largement revenu sur la rencontre survenue à la Primature la semaine dernière pour, indique le pouvoir, arriver à une cohésion nationale contre le terrorisme. Il a dénoncé l’attitude du gouvernement qui ne pose pas les bases de cette cohésion nationale car, selon lui, “la cohésion nationale ne se décrète pas, elle n’est pas une incantation”.
« La cohésion nationale est en effet la résultante d’une série de comportements suscités par une forte volonté politique des gouvernants avec l’adhésion des gouvernés pour promouvoir un réel vivre ensemble, facteur de progrès et de vrai développement. Malheureusement au Togo, la cohésion sociale n’est qu’un mirage depuis des décennies et les tenants du pouvoir n’en font état que pour bluffer. Les journées de réconciliation armée -nation à grandes renforts médiatiques n’ont été que des farces. Le vivre-ensemble est foulé au pied par nos gouvernants qui, pour des raisons de conservations du pouvoir, posent des actes qui sont aux antipodes de la cohésion nationale qu’ils recherchent aujourd’hui frénétiquement. Ces actes de mépris, de violations des libertés, accompagnés par des violences souvent gratuites, ont atteint beaucoup de nos concitoyens dans leur chair et dans leur âme et entraîné de profondes frustrations politique et sociales dont les séquelles auront du mal à disparaitre », a indiqué la déclaration liminaire du parti.
Face à cela, la lutte contre le terrorisme sera difficile, quand bien même les FDR sont conscientes que c’est ensemble que les Togolais peuvent faire front commun contre l’ennemi. C’est d’ailleurs ce qui amené les responsables de cette formation politique à répondre à l’invitation de la Primature, même si elle n’était pas adressée dans les règles de l’art par le pouvoir. Et le parti a fait de nombreuses propositions (à lire dans la déclaration liminaire publiée) pour une cohésion nationale réussie et venir à bout de ce fléau qu’est le terrorisme qui menace tous les pays dans la région ouest-africaine.
L’autre sujet au cours de la rencontre est lié à la décrispation du climat politique dans le pays. Et, selon Me Paul Dodji Apevon, le régime UNIR met tout en œuvre pour voir disparaître les partis de l’opposition. Pour cela, il interdit toutes les activités de ces partis sous prétexte qu’il y a des attaques terroristes. Et c’est regrettable, a-t-il poursuivi.
Face à la situation, aucun parti politique de l’opposition ne peut prétendre faire face seul à ce régime et réussir. Surtout que les élections sont devenues une formalité pour le pouvoir. « Ces élections sont toujours contestées avec leur cortège de répressions sauvages et d’arrestations arbitraires comme réponse des tenants du pouvoir. Le parti FDR n’a cessé depuis un moment d’attirer l’attention de nos gouvernants sur le fait que beaucoup de Togolais perdent de plus en plus foi en des élections et en la chose publique et qu’un pays dans lequel les citoyens ne croient plus aux élections comme mode de dévolution du pouvoir est un pays en danger. Pour créer un climat apaisé dans le pays, les gouvernants doivent impérativement rétablir l’équité dans l’organisation des élections pour donner une égale chance à tous, équité qui passe nécessairement par la révision profonde du cadre électoral et le renoncement à la fraude, à la tricherie et la manipulation des résultats des votes, sources réelles de frustrations », a souligné le parti.
Les FDR ne sont pas fermés à un quelconque regroupement de partis d’opposition pour arriver à bout de ce régime. Mais il ne s’agira pas d’un regroupement à n’importe quel prix. « Il faut un engagement écrit s’il doit y avoir un prochain regroupement. On ne fera plus de regroupement dans l’émotion, dans l’enthousiasme. Il faut reconnaitre que sans un regroupement face à l’hydre que représente le régime, la lutte est une peine perdue. On s’unit ou on périt », a déclaré Me Paul Dodji Apevon.
Source : icilome.com