Dans un article intitulé, « Vers un référendum on gagne ou on gagne ? », le président de l’association « Bâtir le Togo », Me Jean Yaovi Degli analyse en profondeur l’impasse politique dans laquelle est plongé le Togo suite au débat du référendum . Sur les dix pages qui résument son opinion, l’observateur propose des pistes de solutions à l’opposition togolaise pour tirer son épingle du jeu quelques soient les situations.
« La situation dans laquelle se trouve aujourd’hui les Togolais ressemble à celle d’un homme à qui on donne le choix entre la mort immédiate ou le coma pour toute son existence »,écrit Me Degli pour présenter de » manière simple la crise politique togolaise. Selon lui, le référendum « que voudrait proposer Faure Gnassingbé et son régime est un véritable marché de dupes ou un référendum gagnant/gagnant pour le pouvoir seul ».
« La réalité qui semble se dessiner est que le régime oblige simplement le peuple togolais à accepter sa proposition de réforme ou alors à retourner au statut quo, c’est-à-dire à la situation qui est contestée et qui a amené les populations dans la rue », explique l’avocat.
De l’analyse de Me Degli, on peut comprendre que le Togo se retrouve à la croisée de deux chemins : « Dans la situation actuelle, si l’opposition appelle à un boycott du référendum, cela ne donnera pas un résultat positif pour le peuple puisque le régime en place s’en foutra éperdument et l’opposition sera décriée par le monde entier qui la considérera comme non respectueuse des principes démocratiques.
D’un autre côté, les Togolais ne peuvent pas compter sur un quelconque soutien de leurs armées et forces de l’ordre, des corps pour la plupart très tribalisés et à qui on fait croire faussement qu’elles doivent tout au régime en place. Elles sont depuis le règne d’Eyadèma essentiellement formées pour soutenir le régime. Les quelques éléments qui sont véritablement républicains dans ces corps sont marginalisés ou n’ont pas la réalité du pouvoir pour pouvoir décider quoi que ce soit et aider le peuple », note-t-il.
La solution, propose l’ancien ministre, se trouve donc dans la possibilité pour l’opposition de jouer finement un certain nombre de stratégies soit en maniant la force de la rue et la discussion politique, de sorte que la communauté internationale arrive au constat que l’opposition et tout le camp de la contestation sont désormais incontournables dans le maintien de la paix et de la stabilité politique au Togo.
Soit à prendre une série de dispositions si le pouvoir persiste à l’organiser.
La première disposition, conseille Me Yaovi Degli, c’est de faire inscrire le retour à la Constitution de 1992 dans le même référendum. « On aura ainsi la question suivante à soumettre aux populations : êtes-vous pour les propositions de réformes du gouvernement ou le retour pur et simple à la Constitution de 1992 ? », précise-t-il.
En deuxième lieu, il faut prendre toutes les dispositions pour que ce référendum se passe dans des conditions de transparence les plus totales ou les plus optimales, en mettant la pression et en arrivant à prendre toutes les dispositions, non pas pour mettre fin aux fraudes, ce qui est de l’utopie, mais pour les réduire au maximum. Dans cette lancée, l’organisation de ce référendum devrait être retirée des mains du régime et soumise à des institutions internationales.
Toutefois, prévient Me Degli, « l’organisation de ce référendum peut-être une fois encore utilisée par le pouvoir pour jouer les prolongations », c’est pourquoi il conseille, pour finir, à l’opposition de s’assurer que le référendum soit organisé dans un délai raisonnable.
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