Dans un curieux communiqué rendu public hier 29 août 2017, le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi dit avoir noté « une recrudescence de programmation, au cours des semaines de travail, de manifestations pacifiques publiques, notamment de la part des partis politiques ».
Pour Payadowa Boukpessi, « ces manifestations en semaine de travail perturbent gravement le fonctionnement de tous types d’activités professionnelles, de l’administration, à celles du Togo ordinaire qui travaille quotidiennement pour faire vivre sa famille au jour le jour en passant par celles du secteur privé qui doit travailler au quotidien pour satisfaire son carnet de commandes et payer les salaires de ses employés y compris celles des chancelleries étrangères ».
« A ces perturbations professionnelles, ajoute le communiqué, il faut ajouter l’impact négatif que ces manifestations ont sur la situation sécuritaire de nos localités ».
En conclusion, le ministre exhorte les partis politiques à « privilégier les fins de semaine, samedi et dimanche pour la programmation de leurs manifestations publiques ».
Il ne faut pas chercher de midi à 14 heures pour savoir que ce sont les manifestations programmées la semaine procaine, notamment les 6 et septembre 2017, par l’opposition qui sont dans le viseur du ministre qui cherche insidieusement à les interdire.
Or, au même moment où Payadowa Boukpessi signait son communiqué, il était lui-même dans les rues, ce mardi 29 août 2017, un jour ouvrable et ouvré, aux côtés de ses collègues du gouvernement, du Premier ministre, des présidents des institutions de la République (Assemblée nationale, Cour Constitutionnelle etc.) et des fonctionnaires, paralysant ainsi l’administration.
Après avoir paradé hier mardi dans les rues soi-disant pour soutenir les actions du pouvoir exécutif, (on voit sur l’image Payadowa Boukpessi aux côtés de son collègue Gilbert Bawara et de l’artiste Papson Moutité rebaptisé himself « chantre Moutite »), le ministre veut interdire aux autres Togolais de manifester un jour ouvrable. Comme quoi certains Togolais entièrement à part ont tous les droits et peuvent se permettre tout mais les autres eux, n’ont aucun droit.
M.A.
Source : Liberté
27Avril.com