Les héritiers Antony Kotokou ont animé hier une conférence de presse pour interpeller l’opinion et les autorités togolaises sur le drame qui se prépare dans les villages de Gbétsogbé et Noudokopé. A 48 heures de l’échéance fixée par le préfet du Golfe, Komaln Agbotsè. Echéance au bout de laquelle il a promis la démolition des habitations. Dans la déclaration ci-dessous, ils rappellent au préfet que ceux qu’ils présentent comme vendeurs des parcelles ne sont pas de leur succession et ne sont donc pas en droit de procéder à la vente des terrains. « Le préfet du Golfe et la SAZOF doivent chercher ailleurs les auteurs qui auraient pris les 140 millions en question et les poursuivre si possible », écrivent-ils.
Après cette rencontre, nous avons été reçus de manière peu courtoise par le préfet du Golfe en présence de ses collaborateurs. Au cours des échanges, on a l’impression d’avoir deux Etats au Togo :
1-État Togolais et port Autonome de Lomé
2- État Togolais et la SAZOF
Pour ceux qui connaissent l’emplacement du nouveau port de pêche inauguré le 25 avril 2019, nous vous avouons qu’une dizaine de lots issus du titre foncier n° 673 ont été pris par le Port et les acquéreurs indemnisés avec le prix d’achat en valeur actuelle et les maisons ont été évaluées par le premier Etat Togolais avec le Port autonome de Lomé dans une justice effective.
Pourquoi le deuxième Etat Togolais avec la SAZOF dont le préfet du Golfe devient l’avocat défenseur dictatorial nous demande de démolir nous mêmes nos habitations issues du même titre foncier et dans le cas contraire, il va nous faire déguerpir le 29 août prochain? Comment le préfet pense nous rendre des aliénés mentaux pour que nous-mêmes puissions démolir nos propres habitations pour aller vers des destinations inconnues ? Le préfet parle des arrêtés de 1962 jusqu’à 1972 et 1974 comme zone d’utilité publique et confiée à Sazof en 1998, alors pourquoi le Port autonome de Lomé a-t-il indemnisé la famille ANTHONY KOTOKOU pour la partie obtenue par le Port de pêche issue du même titre ? Pourquoi la Sazof refuse-t-elle d’indemniser le reste du domaine dont elle se réclame propriétaire alors que les gens y vivent pendant des années même avant 1998 ?
En rappel, les domaines de CIMAO, STE et ONAF appartiennent à la famille ANTHONY KOTOKOU dont le titre foncier est le n° 674. Ce domaine de 89 hectares a été objet d’une indemnisation effective et ce titre à été retiré contre une décharge dont les copies sont toujours là. Il ne faut donc pas que le préfet du Golfe et ses collaborateurs confondent les deux titres, les 673 et 674, qui sont bien différents. Si le titre foncier 673 a été indemnisé, pourquoi le titre n’a pas été retiré contre une décharge comme le 674 ?
Nous sommes tous surpris que le préfet et ses collaborateurs se trompent à exhiber des reçus attribués nommément à des individus qui n’ont rien à faire avec la succession ANTHONY KOTOKOU dont Quashie Efoua Toutouvi, ANTHONY Komivi qui seraient les vendeurs et Akakpovi Yaovi dit Novela Star qui serait l’acquéreur.
Comme conclusion à tirer, il convient de dire qu’au Togo, les faux propriétaires et les faux acquéreurs ne sont jamais inquiétés et il convient de rappeler au préfet du Golfe que ces individus ne peuvent jamais être des héritiers ni des mandataires de la famille ANTHONY KOTOKOU. Nous rappelons que dans le temps, ces 3 personnes ont été poursuivies par la justice togolaise. Mais la suite, personne ne l’a connue.
Si le préfet estime que la famille ANTHONY KOTOKOU a été indemnisée, ce qui est faux, alors pourquoi le reste des habitants de Gbetsogbe et de Noudokope n’étant pas concernés par le titre 673, sont aussi mis en demeure ? Que cherchent au juste le préfet et ses collaborateurs dans cette affaire ? Déjà, le CMS de la localité a été démoli et aujourd’hui nous recevons les soins dans des conteneurs alors qu’il y avait de la place pour des infrastructures. Que vont-ils faire des 3 établissements scolaires qui sont dans nos localités ? Monsieur le Préfet, un peu d’humanisme dans votre position !
Le préfet du Golfe et la SAZOF doivent chercher ailleurs les auteurs qui auraient pris les 140 millions en question et les poursuivre si possible. L’heure de la vérité a sonné, raison pour laquelle nous demandons très humblement à la Commission Nationale des Droits de l’homme de faire la lumière sur cette affaire. Aussi attendons-nous une réponse de la lettre d’audience que nous avons envoyée au Président de la République pour toutes fins utiles. Nous, populations, mandataires et acquéreurs, tenons à remercier profondément le Mouvement Martin Luther King pour son soutien indéfectible à notre cause depuis les premiers jours jusqu’à présent et cela exige de nous un acte de reconnaissance.
Ont signé :
Les mandataires, les acquéreurs et les habitants
1. ANTHONY KOTOKOU Kokou
2. ANTHONY Kodjo Djifan
3. ANTHONY Kossi Nougloze
Source : Liberté No.2991 du 28 août 2019
27Avril.com