Togo : Manifestations «interdites» de la C14 endeuillées à Agoè, bilan et ouverture d’une enquête

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Des agents de sécurité en service

Dimanche 09 Décembre 2018 – Les manifestations de la coalition des 14 (C14) de l’opposition togolaise ont été émaillées de violences hier samedi dans certaines villes de l’intérieur du pays et à Lomé. Deux morts ont été confirmés à Agoè, une banlieue de la capitale togolaise, avec des blessés et plusieurs arrestations.

Pour le bilan officiel des heurts dans les rues, le gouvernement togolais a annoncé 2 morts, 4 blessés dans les rangs des forces de sécurité et l’interpellation de 28 manifestants à Lomé et à Bafilo.

Les deux corps sont déposés à la morgue du Centre Hospitalier Régional de Lomé commune. Le gouvernement a annoncé l’entame des investigations non seulement pour élucider les faits mais aussi démasquer les auteurs des violences afin qu’ils répondent de leurs actes au regard de la loi.

Ces incidents sont survenus à un moment où la campagne électorale se poursuit dans le cadre des élections législatives du 20 décembre 2o18 auxquelles la C14 Search C14 ne participe pas.
En revenant sur le film des évènements, le ministère de la Sécurité a annoncé dans un communiqué qu’ « il a été signalé que quelques individus ont érigé ou tenté d’ériger des barricades sur la route nationale n°1 et d’autres artères dans certains quartiers au nord de Lomé tout comme dans six villes de l’intérieur du pays ».

Sur les incidents qui ont endeuillé les manifestations interdites par le gouvernement en raison de la campagne électorale qui a démarré le 04 décembre dernier mais que les leaders de la coalition jugent arbitraires, le gouvernement a révélé dans son communiqué que « les premiers éléments recueillis sur place font état de ce que des individus non identifiés et armés, circulant à bord d’un véhicule, type 4×4, de couleur noire auraient fait usage de leurs armes dans la zone ».

Sur le terrain, disons que des militants de la coalition sont sortis dans des quartiers de Lomé à l’instar de Agoè-Zongo, Agbalépédo et Kégué et dans des villes de l’intérieur du pays comme Bafilo, Sokodé et Mango pour manifester contre les législatives mais aussi pour exiger l’effectivité des reformes et une meilleurs préparation des élections.

Si au centre-ville à Lomé, aucun accrochage majeur n’a été signalé, on a pu néanmoins déceler la présence de groupe d’agents des forces de sécurités dans plusieurs endroits. En fin de matinée, les choses évolueront vite avec la sortie des manifestants et des poses de barricades sur des voies à Agoè. Afin de rétablir la circulation, des agents de sécurité ont fait usage de jets de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, ce qui a entrainé des heurts et des jets de pierre.

Après ces évènements malheureux et pendant que la coalition maintient ses séries de manifestations mais sur fond d’une interdiction signifiée par le gouvernement pour des raisons de la campagne électorale, la journée de ce dimanche qui s’est levée à Lomé est source d’interrogation pour bon nombre de togolais.

Mensah, Lomé

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