Togo : Manif à Lomé pour la réouverture de LCF et de City FM

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Les organisations de la société civile ont ratissé large mardi dans les rues de Lomé pour dénoncer le retrait des fréquences aux organes du Groupe Sud Média, LCF et City FM par le président de la Haute Autorité de l’audiovisuelle et de la Communication (HAAC), Pitang Tchalla.

Sous le coup de 9 heures TU, une grande foule s’est rassemblée devant le siège de LCF-City. On y notait la présence de plusieurs responsables d’Organisations de la société civile et de journalistes.

Sur les lieux, le Pasteur Edoh Komi, président du MMLK a expliqué que la mobilisation est destinée à dénoncer une « décision arbitraire » de Pitang Tchalla qui est injuste contre l’opinion, contre les médias, contre les citoyens. Pour lui, il est temps que les autorités respectent les citoyens dans ce pays.

Même son de cloche chez Me Célestin Agbogan, le responsable de la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH). Me Agbogan fait appel au bon sens et la raison de la HAAC pour le respect des textes du pays.

« On ne peut rien faire sans la raison et le bon sens. Nous voulons que la raison et le bon sens prévalent. Cela ne peut être possible qu’avec les textes et les lois de la République : la constitution notamment et la loi organique de la HAAC », dit-il.

Des manifestants ont appelé à la démission de Pitang Tchalla. D’autres ont invité les autorités à engager le dialogue.

L’artiste de la chanson, Bibish Mola a estimé pour sa part que rien n’est normal au Togo, faisant allusion à la décision prise par M. Tchalla

Gabriel Dosseh-Anyron, le président du parti politique Le Nid invite la HAAC à rapporter sa décision et procéder à la réouverture des deux médias fermés, LCF et City FM.

La Police empêche toute manifestation à proximité de la HAAC

Aucune des manifestations de réouverture du Groupe Sud-média démarrée ce mardi à Lomé ne saura chuter devant les locaux de la HAAC. C’est ce qu’on tenu à expliquer mardi les forces de l’ordre et de sécurité. Les autorités administratives reconnaissent à la société civile le droit de marcher dans les rues mais s’opposent à leur point de chute.

Initialement prévue pour démarrer à Lcf et chuter à la HAAC, c’est finalement au carrefour Lomégan que la marche de manifestation des 13 organisations de la société civile s’est achevée ce mardi 14 février. La marche qui s’est ébranlé en direction du siège de la HAAC est passée par le Carrefour 3K, le Boulevard de la Kara pour déboucher sur Atikoumé avant d’atteindre la destination, imposée par les autorités, le Carrefour Lomégan. Des centaines de médias, de défenseurs des droits de l’ homme, des fans du Groupe Sud-média qui  ont pris d’assaut quelques artères de Lomé ce matin se sont obligés de rebrousser chemin suite au refus catégorique et radical des autorités de les voir se réunir devant les installations d’une institution étatique comme la HAAC, un jour ouvrable.

Malgré cela la marche s’est déroulée sans heurts ni affrontements. D’ ailleurs, les  organisateurs s’en félicitent déjà.

« L’essentiel pour nous ce n’est pas d’aller forcément à la HAAC mais d’exprimer ce que nous avons sur le cœur ; c’est ce que nous venons de dire de façon pacifique », s’est réjoui Yao Sogadji, Président de la Ligue des Consommateurs du Togo, l’une des organisations pionnière de la marche.

Ne voulant pas défier l’autorité, les organisateurs  qui ont stoppé leur mouvement à l’endroit autorisé ont tout simplement eu la maligne de déléguer deux des leurs auprès du Président de la HAAC pour la remise de leur plateforme revendicative.

Dans celle-ci, les OSC exigent la réouverture immédiate et sans conditions de Lcf et City fm et recommandent à la HAAC de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse et des autres moyens de communication conformément à l’alinéa 1er de l’article 130 de la constitution togolaise.

Ces organisations ont fait savoir à Pitang Tchalla que sa décision de  fermeture du Groupe Sud média est unilatérale, arbitraire et illégale.

Elles comptent poursuivre les manifestations jusqu’à ce que le Patron de la HAAC revienne sur sa décision.

Parallèlement, le Groupe Sud Média a introduit un recours à la Chambre administrative de la Cour Suprême.

Source : [14/02/2017] Togo Breaking News

27Avril.com