Le pillage et la dilapidation des ressources du Togo continuent avec des expatriés en complicité avec la bande de profiteurs qui dirigent le pays. Le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) sur la gestion de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) montre une fois encore comment cette société étatique est pillée à ciel ouvert par des Israéliens qui protègent Faure Gnassingbé. (Photo, Faure Gnassingbé avec les Israéliens qui gèrent la SNPT).
Pendant que les zones dans lesquelles le phosphate est extrait sont complètement sinistrées, les populations dépouillées de leurs terres cultivables vivent dans la misère totale, le rapport de l’ITIE indique que la société responsable de ces dégâts a vu ses bénéfices augmentés en 2022.
C’est « une forte augmentation de ses bénéfices » qui atteignent 11,68 milliards de F CFA. Mais la SNPT n’a pas versé de dividendes à l’Etat togolais. Ces dividendes cumulés au 31 décembre 2022 sont évalués à 10,22 milliards de F CFA que la société doit payer à l’Etat.
Or en 2021, la SNPT devait déjà un montant de 2 milliards de FCFA qu’elle n’avait pas versé à l’Etat.
Le rapport note que la trésorerie de la SNPT, pendant tout ce temps, a doublé « passant de 121,13 milliards de FCFA, et les réinvestissements ont bondi à 44,63 milliards de FCFA en 2022 ».
« Cependant, il manque une communication claire sur l’usage de cette trésorerie, les projets financés et l’alignement de ces financements avec les objectifs nationaux, limitant la transparence et la redevabilité vis-à-vis de l’Etat et des parties prenantes », souligne l’ITIE dans son rapport.
Ces anomalies, notamment l’absence de versement effectif des dividendes, poursuivent les enquêteurs, sont de nature à impacter la capacité de l’Etat à tirer des revenus des bénéfices de la SNPT. Cela va donc limiter la contribution de ces fonds aux objectifs du développement national.
« De plus, le manque d’information concernant l’usage de la trésorerie et les réinvestissements réduit la capacité des parties prenantes à évaluer l’impact et l’efficacité des décisions financières de la SNPT. Cela va à l’encontre des objectifs de l’Exigence 2.6 de la norme ITIE qui demande une divulgation transparentes des transferts, réinvestissements et relations financières entre l’Etat et ses entreprises », indique le rapport.
L’organe a ensuite fait des recommandations. Concernant l’amélioration de la transparence sur la politique de distribution des bénéfices, il a demandé à la SNPT de clarifier les raisons de la non-distribution des dividendes à l’État et préciser les mesures prises pour garantir le versement des dividendes cumulés conformément à l’article 24 du décret n° 91-197, qui stipule que les dividendes doivent être versés au Trésor public dans un délai de neuf mois après la clôture de l’exercice.
Pour ce qui est de la clarification des politiques de gestion de la trésorerie, l’ITIE recommande de publier des informations sur la gestion de la trésorerie disponible, en précisant les orientations stratégiques et les projets prioritaires financés par ces fonds. Cela permettrait aux parties prenantes de mieux comprendre l’impact des décisions financières de la SNPT sur le développement économique et social.
L’institution insiste en outre sur la transparence des réinvestissements en demandant à la SNPT de communiquer de manière régulière et détaillée sur les projets de réinvestissement, en précisant leur alignement avec les priorités stratégiques nationales et leur impact potentiel. Cela permettra de démontrer comment ces investissements soutiennent les objectifs de développement à long terme du pays et d’assurer une meilleure redevabilité.
Mais on se demande si ces recommandations seront mises en application, puisque dans le même rapport, il est indiqué que la société a fait fi des recommandations antérieures en les jetant tout simplement dans les placards. Visiblement, personne n’est capable de taper du poing sur la table et amener la SNPT à respecter ses engagements.
Une société qui appartient à l’Etat, et donc à tous les Togolais, est gérée de façon opaque par des expatriés au nez et à la barbe de ceux qui prétendent diriger le pays et qui sont d’ailleurs complices de ce pillage.
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com