Le Togo vit au rythme de la gestion des affaires courantes. Depuis le 21 mai 2024, le gouvernement Victoire Tomegah-Dogbe a démissionné au lendemain de la proclamation des résultats définitifs des élections législatives et régionales du 29 avril. Depuis lors, c’est l’imbroglio total au sommet de l’Etat avec plusieurs ministres en même temps députés. Certains sont même membres du Bureau Exécutif de l’Assemblée nationale. Pourtant, il est bien clair que les affaires courantes sont les affaires qu’une autorité désinvestie de ses fonctions peut, dans l’attente de la nomination de son successeur, expédier sans s’exposer au grief d’incompétence. En ce sens, c’est une période relativement courte pour éviter la paralysie dans la gouvernance sauf cas de force majeure comme les guerres ou catastrophes naturelles. Au Togo, rien de tout ça mais la chienlit s’est bien installée. Comme pour légaliser ce grand bazar, le Secrétariat Général du Gouvernement dans une note circulaire définit les contours de la « gestion des affaires courantes ».
Pour Christian Trimua, ministre Secrétaire général du gouvernement, le traitement des affaires courantes permet aux membres du gouvernement de poursuivre l’exercice de leurs compétences respectives, tout en limitant leur périmètre et leur contenu. Il se divise en trois grandes catégories : les affaires routinières et répétitives, les affaires en cours et les affaires urgentes.
Les premières concernent le fonctionnement normal des services publics, des institutions et des administrations. Les secondes incluent les dossiers initiés avant ou après la démission du gouvernement et jusqu’à la formation du nouveau cabinet. Enfin, les affaires urgentes couvrent les domaines nécessitant une attention immédiate, tels que la défense nationale, la sécurité civile, l’administration territoriale, les affaires étrangères, les finances et l’économie.
Les ministres sortants, bien qu’autorisés à gérer les affaires courantes, doivent se conformer à des restrictions strictes. Ils ne peuvent pas prendre de nouveaux engagements financiers ou budgétaires, ni lancer de nouvelles procédures de passation de commandes publiques sans l’autorisation expresse du Chef de l’État. De plus, ils ne peuvent nommer de nouveaux cadres administratifs ou entreprendre des initiatives politiques susceptibles d’engager la ligne du futur gouvernement.
Cette limitation des prérogatives ministérielles vise à prévenir tout changement significatif qui pourrait impacter la stabilité politique du pays ou les orientations du prochain gouvernement. Les ministres doivent rendre compte régulièrement au président de la République et tenir informé le secrétaire général du gouvernement de leurs actions.
Enfin, la note évoque les voyages à l’étranger des ministres sortants strictement limités aux missions nécessaires pour la représentation de l’État et la sauvegarde urgente de ses intérêts. Seuls le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères sont exemptés de cette restriction. Tout déplacement doit recevoir une autorisation préalable du Chef de l’Etat et un ordre de mission délivré par le Secrétariat Général du Gouvernement, conformément aux procédures habituelles.
La première question qui saute aux yeux : et ce qui se passe depuis deux mois ?
Au lieu d’une circulaire, il importe juste de procéder à la mise en place d’un nouveau gouvernement qui mettra un terme aux anomalies innommables en cours.
Il va sans doute dire que cette note du Secrétariat Général du gouvernement laisse présager que la fin n’est pas pour demain avec les dégâts que cela peut générer.
Honoré Adontui
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com