Lomé est à la recherche de nouveaux partenaires sécuritaires depuis quelque temps. Nous l’avons déjà écrit dans notre journal, le Togo a recours aux Turcs via la société privée SADAT et aux Russes. Quant à l’Union Européenne, les relations se sont refroidies sur le plan sécuritaire à cause de la volonté de Faure Gnassingbé de s’éterniser au pouvoir à la faveur d’une nouvelle constitution taillée sur mesure et selon sa volonté.
La Facilité européenne pour la Paix (FEP) est un fonds à hauteur de 10 à 15 millions d’euros que Bruxelles prévoyait pour allouer au Togo pour fournir du matériel militaire aux Forces armées togolaises (FAT). Mais, selon le confrère Africa Intelligence, une mission d’experts européens devrait se rendre en mars à Lomé pour s’entretenir avec les « sécurocrates togolais ».
« La rencontre n’a finalement pas eu lieu. Et pour cause, les autorités se sont opposées, quelques jours avant, au déplacement de la délégation. Une partie de ces fonds FEP devrait donc être redirigée vers le Bénin voisin », écrit Africa Intelligence.
Selon le confrère, cette brouille était arrivée au moment même où le régime de Lomé opérait le coup d’Etat constitutionnel, très contesté par la majorité des Togolais, des partis d’opposition, de la société civile et la diaspora. Un changement de constitution qui a transformé le Togo en une monarchie, puisque Faure Gnassingbé qui a toujours truqué les élections, demeurera à la tête du pays tant que son parti est majoritaire à l’Assemblée nationale.
Le régime de Faure Gnassingbé affiche donc une grande défiance vis-à-vis des programmes de défense de l’Union européenne, « Lomé étant particulièrement réticent à l’idée que les experts de Bruxelles obtiennent un droit de regard dans la lutte contre le terrorisme », à en croire le confrère.
Et d’ajouter : « En témoigne le blocage de l’EU Security and Defence Initiative in Support of West African Countries of the Gult of Guinea (EU SDI GoG). Cette initiative prévoit la nomination d’un attaché militaire et d’un attaché civil (police) au sein des représentations européennes de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo et du Bénin ».
Mais le Togo, contrairement à ses voisins, n’a pas autorisé la prise de fonction des experts de l’UE sur son territoire.
Defend, l’autre projet de la brouille militaro-diplomatique entre Lomé et UE
Le Togo ne tient pas tête à l’Union européenne que dans ce programme. Il y a également le projet Defend (Defence Forces Enabling Development) au cœur de cette brouille militaro-diplomatique.
Ce programme de coopération lancé lors du sommet d’Accra en novembre 2022, devrait équiper l’armée togolaise avec du matériel militaire financé par l’UE à hauteur de 5 millions d’euros, supervisé par la Direction de coopération de sécurité et de défense (DCSD) du Quai d’Orsay et de l’agence Expertise France.
Africa Intelligence indique que le projet prévoie livrer six (06) drones de surveillance Strix, conçus par le fabricant français EOS Technologie.
« Mais cette composante a été abandonnée. L’Etat-major togolais souhaitait positionner ses aéronefs à Atakpamé, dans le centre du pays, et non sur la frontière nord, en proie à la menace djihadiste. Une décision qui a poussé les experts européens à renoncer à la livraison des drones », souligne AI.
Le journal indique par ailleurs que la dotation initialement prévue de plusieurs systèmes de brouillage anti-drones de la société française MC2-Technologies a pris du retard, et ceux-ci ne sont toujours pas entre les mains des FAT.
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com