La journée du lundi 30 avril est chômée et payée au Togo. Telle est la décision rendue publique, à travers un communiqué officiel du gouvernement togolais en date du 20 avril 2018. Cette décision, loin de faire l’unanimité, est plutôt sujette à beaucoup de critiques, au regard de sa motivation peu pertinente.
« Notre pays le Togo célèbre, ce 27 avril 2018, le 58e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. A cette occasion, et dans le but de remercier Dieu le Tout Puissant pour Ses bienfaits et Sa protection à l’endroit du peuple togolais, chaque citoyen et étranger, résidant sur la Terre de nos Aïeux est invité à lui rendre grâce dans le lieu de culte de son choix. La journée du lundi 30 avril 2018 sera fériée et payée sur toute l’étendue du territoire national ». Tel est le libellé laconique du communiqué du gouvernement togolais informant les Togolais de cette «gracieuse» décision qu’il leur offre. Mais de toute analyse faite, cette «grâce gouvernementale» n’en est pas une, telle elle est dénuée de sens.
Le 1er étant tombé sur un mardi, la logique aurait voulu que ce soit le lendemain du 1er mai qui soit chômé et payé afin de permettre aux travailleurs togolais de s’offrir un temps de repos après leur fête. Mais on a préféré plutôt leur donner un repos à l’avance. Une décision inédite et curieuse de la part de l’autorité et qui amène nombre d’observateurs, à s’interroger sérieusement sur la sincérité de cette offre.
La curiosité est d’autant si grande puisque ces même travailleurs sortiront d’un week-end très élastique du fait de la célébration du 27 avril qui tombe, cette année, sur un vendredi. Logiquement, aucune raison ne peut donc justifier cette décision, si ce ne sont en réalité des raisons inavouées.
Si le commun des mortels togolais ne se retrouve toujours pas dans cette décision, c’est surtout dans la mesure où les raisons évoquées ces dernières semaines par le gouvernement pour interdire les marches de l’opposition sont d’ordre économique.
Pour les autorités togolaises, les manifestations auxquelles appellent l’opposition nuisent énormément à l’économie du pays.
Sauf que tout donne l’impression qu’elles se dédisent. Car, en autorisant les travailleurs de rester à la maison lundi, du fait de la fête de l’indépendance qui se serait célébrée quatre jours plus tôt, le gouvernement togolais participe, lui-même activement à la ruine de l’économie nationale. Et à cet effet, il se retrouve dans le même panier que l’opposition qu’il accuse pourtant de paralyser l’économie du pays.
Il s’impose que le vendredi étant férié, beaucoup aurait souhaité saisir le lundi pour arrondir certaines activités qu’ils n’ont pu faire le vendredi afin d’arranger tant soit peu leur portefeuille pour bien affronter le 1er mai.
Ceci confirme à plus d’un titre la perception de certains togolais qui ont toujours soutenu que les raisons économiques brandies à chaque fois par le pouvoir pour contester les marches ne sont que des alibis. Sinon pourquoi chômer la seule journée d’activité qui s’étend entre un week-end prolongé «et un jour férié ? Et partant de ce dernier, il va de soi que cet argument qui a été encore ressassé pour changer d’itinéraires à aux marches de trois (03) qui commencent aujourd’hui, est tiré par les cheveux.
Cyrille Pessewu
Source : Fraternité
27Avril.com