Les responsables du parti de l’opposant charismatique togolais Gilchrist Olympio ont revisité les derniers évènements politiques depuis le début de la crise sociopolitique le 19 août 2017. C’était lors d’une conférence de presse ce mardi à Lomé. Les démarches menées par le parti jaune pour une résolution pacifique de la crise, le statut de parti d’opposition parlementaire que réclame toujours l’UFC et les préparatifs pour les prochaines élections : tels sont les points importants de la déclaration liminaire du l’Union des Forces du Changement (UFC) dont voici l’intégralité.
CONFERENCE DE PRESSE DU 30 OCTOBRE 2018
DECLARATION LIMINAIRE
L’objectif de la présente rencontre d’échanges que nous avons voulu avoir ce matin avec vous est d’éclairer les médias, et par devers eux, l’opinion nationale et internationale sur la situation politique actuelle.
Nos interventions et nos échanges s’articuleront autour des points suivants :
1- L’UFC et la crise : depuis le 19 août 2017 jusqu’à la dernière saisine de la CEDEAO
2- Synthèse sur le problème de la CENI et le statut de l’UFC
3- Préparatifs et appel de l’UFC pour les élections
1- L’UFC et la crise : depuis le 19 août jusqu’à la dernière saisine de la CEDEAO
Le 4 septembre 2017, aux lendemains des événements du 19 aout 2017 dans notre pays, le chef de l’Etat avait annoncé sa volonté de procéder à la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles, notamment celles qui cristallisent le débat et qui portent sur la durée et la limitation du mandat présidentiel ainsi que le mode de scrutin à deux tours. A l’issue d’un tête à tête, le 3 septembre 2017, le Chef de l’Etat a accédé aux demandes du Président National Gilchrist OLYMPIO de rendre manifeste leurs engagements communs pour une alternance pacifique dans notre pays.
Car, en signant un accord de gouvernement avec le Parti au pouvoir, l’Union des forces de Changement a contribué à l’apaisement de la vie politique et s’acharne à œuvrer pour que le débat politique et nos différences s’expriment par les voies du dialogue, dans la courtoisie et de façon civile.
Dans un communiqué publié le 5 septembre 2017, l’UFC a exprimé sa satisfaction que l’ensemble de la classe politique togolaise ait accepté le principe du Dialogue pour une résolution pacifique de la crise.
En effet, dès le début des manifestations, l’UFC a pris certaines initiatives, notamment celle de suggérer au Président de la République, une mise en œuvre urgente des réformes conformément à l’APG et aux recommandations de la CVJR.
De même, dès le 11 septembre, l’UFC a entamé des démarches auprès de divers partenaires régionaux et internationaux du Togo, en vue de solliciter leur engagement pour une résolution pacifique et diplomatique de notre crise par la voie du dialogue.
A l’annonce de ce dialogue, notre parti a invité les acteurs politiques à faire un dernier pari pour sauver notre pays : celui du courage politique qui suppose de l’exigence mais aussi de la bienveillance à l’égard de l’adversaire politique.
L’UFC formulait le souhait que tous les acteurs politiques, se départissent de leur intérêt partisan et fassent le pari du meilleur et du bien pour le peuple Togolais.
Le 26 septembre 2017, le Président national de l’UFC a été sollicité par le Président Ghanéen Nana Akufo-Addo pour obtenir ses avis sur la crise politique togolaise et proposer des solutions acceptables par toutes les parties pour un règlement politique et pacifique de la crise.
Au terme de leur entretien, le président national de l’UFC a transmis au chef de l’Etat ghanéen pressenti comme facilitateur, un mémorandum contenant des propositions de sortie de crise, notamment :
– Faire voter les textes qui limitent le mandat présidentiel
– Faire voter la loi sur le mode de scrutin à deux tours
– Obtenir des réformes sur le cadre électoral qui garantit la transparence et l’équité des scrutins avec une supervision internationale (CEDEAO, UA ou ONU)
– Faire voter la loi sur la limitation de tous les mandats électifs au Togo (Députés, maires, sénateurs et Président de la république)
– Obtenir un engagement personnel de tous les leaders politiques togolais à dialoguer de façon permanente et à s’abstenir de toute démarche populiste
2- Synthèse sur le problème de la CENI et statut de l’UFC
Le 09 octobre 2018, dans une correspondance adressée au Président de la Commission de la CEDEAO, le PN (Président National, ndlr) a sollicité l’arbitrage du contentieux autour de la répartition des sièges de l’opposition à la CENI.
Suite à la deuxième réunion du Comité de suivi du 23 septembre 2018 co-présidée par le Président de la Commission de la CEDEAO et les ministres représentants des facilitateurs, son excellence M. Albert Kan-DAPAAH, ministre de la sécurité du Ghana, et M. Tibou CAMARA, ministre des PME et de l’Industrie de la République de Guinée, ayant recommandé une recomposition de la CENI, la Coalition des 14 partis politiques (C14), partie prenante au dialogue, semble considérer que la désignation des huit (08) représentants à la CENI lui revient, ce qui constitue une grave entorse aussi bien à l’article 15 du code électoral qu’à la lettre du communiqué.
Sur cette base erronée, la coalition a adressé au Président de l’Assemblée Nationale une liste exclusive de huit (08) personnes sans la moindre concertation avec notre parti, l’UFC, qui est pourtant un parti d’opposition parlementaire aux termes de la loi n°2013-015 du 13 juin 2013 et qui, à ce titre, a droit d’être représenté à la CENI en sa qualité de parti parlementaire avec presque 10% des suffrages exprimés aux élections législatives de 2013.
L’UFC est un parti d’opposition et ce positionnement à l’Assemblée nationale est conforme aux dispositions de la loi qui détermine le statut juridique de l’opposition. De fait, aux termes de cette loi, l’opposition s’entend de l’opposition parlementaire. Elle comprend le ou les partis et regroupements de partis politiques représentés à l’Assemblée nationale ainsi que les députés qui y siègent, et qui ont remis au bureau de celle-ci une déclaration indiquant leur appartenance à l’opposition.
La déclaration d’appartenance à l’opposition est faite en début de législature et au plus tard quinze (15) jours calendaires suivant l’adoption du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. L’UFC ayant en début de législature déclaré appartenir à l’opposition, elle est en vertu de cette loi, un parti de l’opposition parlementaire.
Il convient de rappeler que, l’UFC, en 2013 comme en 2015, avait déjà siégé en qualité de représentant de l’opposition parlementaire lors des élections législatives et présidentielles.
Au surplus, l’UFC ne s’est pas toujours alignée sur les votes du parti au pouvoir. Notre parti, en certaines occasions, a voté solidairement avec les autres partis de l’opposition qui constituent aujourd’hui la coalition.
Nous sommes un parti d’opposition constructive, c’est à dire une force de proposition et d’élaboration pour un Togo nouveau. Nous ne sommes plus dans la contestation systématique.
C’est au regard de notre histoire et de nos expériences de lutte que nous avons choisi une approche de négociation coopérative pour obtenir pacifiquement l’alternance.
La politique ce n’est pas la guerre, ni l’invective, mais un engagement basé sur des convictions. Cet engagement pour nous UFCistes est une volonté permanente et constante du changement dans la paix et la tolérance, ce qui suppose de parler et de discuter voire de convaincre ceux qui sont différents de nous.
L’UFC insiste, dans le contexte du Togo, seule une approche négociée peut permettre l’alternance.
Cette négociation doit se faire sur un mode coopératif qui exige une disposition particulière, un état d’esprit, permettant de créer un certain degré de confiance entre les parties et une forme de respect. Cela suppose donc une évolution des identités de tous les acteurs politiques togolais et qui passe par un changement des représentations que chaque acteur se fait de l’autre, du passé et de lui-même.
La réconciliation, le vivre ensemble et des négociations ne peuvent en effet aboutir que si les interlocuteurs admettent ainsi avoir un intérêt commun à parvenir à une solution équilibrée. Cela ne signifie nullement que le rapport de force disparaît. Chaque partie cherche naturellement à satisfaire ses intérêts, mais elle recherche aussi une solution équilibrée. Une négociation coopérative requiert une forte crédibilité, une confiance mutuelle, une forme de savoir-vivre et une capacité à créer un esprit de groupe malgré le différend et les tensions. Elle implique également de susciter le respect, notamment par des propos qui restent mesurés et, surtout, crédibles.
Chaque partie reconnaît la légitimité de l’autre partie à défendre les siens, pour autant que chacune confirme et démontre sa volonté de participer à un projet commun plus large, qui réunit les interlocuteurs.
3- Préparatifs de l’UFC pour les élections et appel de l’UFC
Notre motivation est de long terme, un TOGO nouveau réconcilié qui affronte son histoire sans vouloir la réécrire ni porter un jugement de valeur. Tournons la page et écrivons en de nouvelles.
Avec confiance, nous avons conscience que nous y parviendrons, car nous savons que » tout ce qui est beau est difficile autant que rare à obtenir ».
Nous entendons être présent à l’Assemblée car nous sommes un parti de mission et notre vision est de contribuer à la construction d’un Togo nouveau réconcilié, solidaire et fraternel sans exclusion où les richesses sont équitablement réparties
Notre démarche est toujours inclusive, parce que nous avons une autorité morale et une légitimité historique qu’un revers électoral n’invalide pas.
Nous sommes les aînés de la scène politique: c’est à nous de montrer l’exemple et de tracer la voie du TOGO nouveau, en dépit des invectives qui sont très accessoires par rapport à la mission que notre parti a reçu pour accomplir la paix dans ce pays.
Nous invitions toutes les forces politiques soucieuses d’un règlement pacifique et politique de la crise à se joindre à nous pour parachever l’œuvre de longue haleine que nous avons entrepris depuis les années 1992, dès la création de l’UFC et qui est d’obtenir une alternance par la voie des urnes.
Notre parti est engagé à contribuer au respect scrupuleux de la feuille de route de la CEDEAO dès lors que la facilitation continue par manifester son engagement à accompagner les togolais par l’expertise et des appuis techniques pour le déroulement d’un scrutin législatif transparent libre, conforme aux standards internationaux en vigueur.
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