Au Togo, l’opposition maintient la pression sur le gouvernement et prévoit d’organiser un grand meeting vendredi prochain. Les leaders des partis ayant manifesté cette semaine se sont retrouvés vendredi 8 septembre pour réfléchir à la suite du mouvement. Ils ne croient pas que les réformes proposées par les autorités soient suffisantes. Le Parlement étudiera dans quelques jours un projet de loi, qui prévoit un scrutin présidentiel à deux tours et deux mandats maximum pour le chef de l’Etat. Mais l’opposition veut plus.
L’opposition togolaise ne veut pas d’une simple réforme, elle exige un retour pur et simple à l’ancienne Constitution, celle qui avait été votée en 1992 et modifiée dix ans plus tard par le père de l’actuel président.
Kafui Adjamagbo Johnson est à la tête de la coalition CAP 2015, elle attend beaucoup plus que le projet de loi proposé par le gouvernement. « C’est une exigence : que nous puissions retrouver la Constitution du 14 octobre 1992. Et que le chef de l’Etat actuel en tire toutes les conséquences. Qu’il réalise qu’il a fait plus de deux mandats et qu’il mette fin à son mandat en cours. »
Le départ du président est sur les lèvres de nombreux militants de l’opposition au Togo. Depuis que Jean-Pierre Fabre, le leader de l’ANC, l’a évoqué ouvertement il y a deux jours. « Moi, je dis : j’exige le départ du chef de l’Etat. Et les autres disent : nous exigeons le retour à la Constitution de 1992 avec toutes les conséquences qui en découlent. Donc pour eux, c’est pareil. »
Les leaders de l’opposition ne l’expriment pas tous de la même manière, mais ils l’assurent : ils sont tous sur la même longueur d’ondes et estiment qu’un retour à la Constitution de 1992 entraînera le départ de Faure Gnassingbé.
Projet de loi controversé
Du côté du gouvernement, le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Payadowa Boukpessi, rappelle qu’un projet de loi doit être discuté à partir de mardi prochain. Un projet qui selon lui répond aux revendications des opposants.
« Nous avons fait un avant-projet de loi, qui a été adopté en conseil des ministres, qui va aller à l’Assemblée, insiste le ministre. Si c’était vraiment les réformes qu’ils cherchaient, ils devraient maintenant se retrouver à l’Assemblée nationale, puisqu’il y a des députés parmi eux, pour faire aboutir les réformes qui ont été proposées. Il n’y a pas d’autres chemins. »
Mais selon Tikpi Atchadam, le leader du PNP, le pouvoir n’a pas vraiment l’intention de revenir à l’ancienne Constitution. « C’est dilatoire, ils veulent gagner du temps. (…) Nous exigeons le retour de la Constitution de 1992 depuis plus d’un mois et il ne réagit pas. S’il n’accepte pas cette demande, qu’il s’en aille purement et simplement. Cela fait quand même 50 ans. Qu’il s’en aille aujourd’hui ou demain, c’est tant mieux. »
source : rfi
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