L’opposition togolaise a annulé ses marches prévues dans les jours à venir pour se « consacrer à la visite aux populations éprouvées par les répressions » des manifestations de la semaine dernière. Elle invite désormais à une journée « Togo mort » ce vendredi 29 septembre.
Dans un communiqué, les 14 partis togolais de l’opposition invitent les populations à « cesser toute activité professionnelle et économique et à se recueillir à la mémoire de leurs martyrs » le 29 septembre prochain. Au moins quatre personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées lors de manifestations lancées à l’appel du Parti national panafricain (PNP), rejoint par d’autres partis de l’opposition.
Ces partis notent avec « une très grande satisfaction la détermination des populations, malgré les expéditions punitives, les agressions de responsables locaux de l’opposition, les perquisitions illégales et musclées dans des localités et la coupure de la connexion internet mobile ».
L’opposition invite désormais les populations « à rester mobilisées pour les actions décisives qu’elle annoncera pour la semaine du 2 octobre 2017 ».
Référendum constitutionnel
Elle réclame le départ du président Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir avec le soutien de l’armée en 2005, à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le Togo pendant 38 ans.
Le gouvernement a proposé un projet de réforme constitutionnelle prévoyant notamment de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Le texte devrait faire l’objet d’un référendum dans les prochains mois.
Toutefois, l’opposition rejette ce texte en dénonçant la non-rétroactivité de la mesure qui permettrait à Faure Gnassingbé de se représenter aux élections de 2020 et 2025.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé le gouvernement et tous les acteurs politiques au Togo « à s’engager dans un dialogue constructif dans le cadre de discussions sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles ».
Jeune Afrique