La principale coalition de l’opposition togolaise accuse le pouvoir de « violer » les décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) portant le processus électoral au Togo et dénonce des « irrégularités ».
Le dialogue politique initié pour trouver une issue à la crise politique qui dure depuis plus d’un an entre le président Faure Gnassingbé et l’opposition, qui réclame sa démission, n’a pas permis d’apaiser les tensions.
Alors que des élections législatives et locales sont prévues en décembre, la coalition de 14 partis politiques à l’origine des manifestations qui secouent le pays a dénoncé mardi 24 octobre des « irrégularités » dans l’organisation du scrutin, protestent contre les nominations au sein de la Commission électorale et dit craindre des fraudes lors du vote.
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L’opposition quitte l’Assemblée
Les députés de l’opposition ont quitté l’Assemblée nationale avec fracas, mardi, pour protester contre la désignation des représentants de l’opposition parlementaire devant siéger à la Commission électorale nationale. Là où les conclusions du dialogue politique préconisaient que cind membres de l’opposition y siègent seulement quatre y ont été nommés.
« Au lieu de soumettre la liste de la coalition (…) le président de l’Assemblée nationale a, dans un tohu-bohu général, proclamé quelques noms et clôturé la séance », a dénoncé l’opposition lors d’une conférence de presse. Les responsables de la coalition ont accusé le régime du président Faure Gnassingbé de « violer les décisions du comité de suivi telles que préconisées par la feuille de route de la Cédéao« .
Appel à boycotter le recensement électoral
La coalition condamne « vigoureusement ce comportement irresponsable du régime togolais qui éloigne les perspectives de sortie de crise et voit la reprise des manifestations publiques s’imposer à elle comme seul recours constitutionnel ».
Refusant de siéger à la Commission si tous ses représentants ne sont pas nommés, la coalition avait déjà appelé la population à boycotter le recensement électoral qui a démarré le 1er octobre en vue des élections. En septembre 2017, une marée humaine s’était emparée des rues de Lomé et de plusieurs grandes villes du nord du pays, à l’appel de la coalition de l’opposition, pour demander la démission du président Faure Gnassingbé. Ce dernier est au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait dirigé le pays pendant 38 ans.
Jeune Afrique