La collectivité Avoussou broie du noir face au litige foncier qui l’oppose à la famille Massémé. Tout allait tant bien que mal entre ces deux collectivités condamnées à vivre en bonne intelligence sur les 93 hectares situés à Akato Avoémé. Problème, fort d’on ne sait quelles méthodes, la famille Massémé, à la base propriétaire de 39 des 93 hectares, se voit aujourd’hui attribuer les 54 autres hectares qui ont de tout temps appartenu à la collectivité Avoussou. Une situation qui vient pousser dehors tout un village pourtant originaire du Togo, contrairement à la famille Massémé dont les ancêtres ont des origines étrangères. Face à cette impasse sans nom, la collectivité Avoussou ne laisse pourtant pas de faire confiance au droit, à la justice togolaise, et à Faure Gnassingbé. Pour une sortie de crise aussi salutaire qu’efficace.
Le torchon brûle entre la famille Avoussou et la famille Massémé dans la localité Akato Avoémé (située au sud-ouest de la ville de Lomé, près de la frontière Togo-Ghana). Le litige foncier opposant les deux familles en est la raison. Face à la presse le 22 janvier dernier, les membres de la collectivité Avoussou ont exprimé leur désarroi devant les décisions judiciaires qui favorisent la famille Massémé, dont les ancêtres viennent pourtant de l’étranger, mais qui se retrouve aujourd’hui propriétaire des 93 hectares d’Akato Avoémé. Une décision qui dépossède par la même occasion la famille Avoussou dont les 54 hectares ont été reconnus comme siens depuis mai 1998 par les autorités togolaises de l’époque.
La décision de la Cour suprême qui confie les 54 hectares restants à la famille Massémé, contrairement à une première décision rendue et qui reconnaît la possession de ces hectares à la famille Avoussou, vient ainsi mettre en porte-à-faux tout un village aujourd’hui sommé de plier bagage. « Depuis longtemps, il y avait eu une décision de la Cour suprême qui attribue 39 hectares à la famille Massémé, et la famille Avoussou occupe les 54 hectares restants. Mais aujourd’hui, nous nous rendons compte qu’il y a encore une seconde décision de la Cour suprême qui confie les 54 hectares restants à la famille Massémé. Alors que la collectivité Avoussou est originaire d’Akato Avoèmé, mais actuellement ils sont sans village et sans trône royal », a déclaré Hégnon Komlanvi, Porte-parole de la famille Avoussou qui précise que « les 54 hectares restants englobent le village et le trône royal de la collectivité Avoussou ».
Entre sursis et lotissement des terrains
Les 54 hectares aujourd’hui refusés à la famille Avoussou sont pourtant les mêmes qui ont fait l’objet de procès en 2011, et ont été reconnus comme étant ceux de la famille Avoussou, et les 39 autres comme étant ceux de la famille Massémé. Si la situation semble compromise, il existe pourtant un sursis à exécution de l’arrêt n°58/17 rendu le 29 mars 2017 en date du 19 novembre 2021.
Ce sursis, censé calmer les esprits et faire cesser les manœuvres inavouables, a été royalement ignoré par la famille Massémé qui, à en croire Hégnon Komlanvi, « continue d’entraver la justice, de faire des ventes, des constructions sur le terrain, ce que nous déplorons ». « Après la décision de la cour suprême, les familles Massémé ont passé au lotissement de tout le village, y compris la maison royale.
La collectivité Avoussou doit plier bagage actuellement, bien qu’ils soient Togolais. Elle ne sait même pas où aller, c’est là nos soucis », se désole le porte-parole qui interpelle « le chef de l’État, notre instance judiciaire, de bien voir cette situation pour rendre une décision correcte ».
D.K.M.
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com