S’il est vrai que la corruption est le 2ème sport le plus pratiqué au Togo comme le rappelait le Président de la Cour Suprême, Abdoulaye Yaya, lors de la prestation de serment du nouveau Président de la HAPLUCIA (Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et Infractions Assimilées) il y a quelques mois, elle est concurrencée par un autre fléau qui touche toutes les couches sociales : l’incivisme.
Parmi les déviances qui désagrègent le tissu social au Togo, il faut mettre aux premiers rangs l’incivisme. A tous les niveaux de responsabilités, le manque de dévouement à la « res publica » (chose publique), le déficit de recherche de l’intérêt général, la défense et la protection des biens publics, le défaut de respect des armoiries et des Institutions de la République constituent désormais des attitudes normalisées que personne ne dénonce.
Le constat est réel et il est important de se demander comment les Togolais en sont arrivés à ce stade. Il faut dire que le civisme ou le comportement civique au Togo est devenu une espèce de balle de ping-pong que se renvoient dirigeants et citoyens.
Pour les premiers, ce sont les citoyens qui manquent de prendre soin des biens publics ou de valoriser le pays à l’extérieur. En cas d’inondation par exemple, le gouvernement et tout récemment les élus locaux n’hésitent pas à pointer du doigt l’engorgement des caniveaux par les populations à travers la production de déchets ou la connexion des fosses septiques à ces ouvrages publics.
Du côté des citoyens, l’incivisme est « implémenté » dans le tissu social par la mauvaise gouvernance dont font preuve les gouvernants. Les populations décèlent difficilement la recherche de l’intérêt général ou du bien-être collectif dans la gestion de la chose publique confiée aux gouvernants.
Comme une sorte de boomerang, les citoyens répondent à l’incivisme des dirigeants par de l’incivisme, d’où le malheureux paradigme « chacun s’assied, Dieu le pousse ».
Seulement, avec ce sport national qu’est l’incivisme, le Togo risque de demeurer à la traine en matière de développement économique, infrastructurel et humain. Chacun à son niveau de responsabilité se doit d’agir pour sauver le pays.
Source : icilome.com