Depuis quelques semaines, la sérénité n’est plus de mise à la Société nationale des éditions du Togo (Editogo). Une affaire de licenciement de 11 agents de ce service public pour faux diplômes pollue l’ambiance dans la boîte. Alors que la responsabilité du Directeur Général Remy Banafey Assih, retraité depuis plus de 15 ans est incontestablement engagée, il préfère rejeter la faute sur le Syndicat des travailleurs d’Editogo (Syna-Editogo). Le torchon brûle entre les deux entités.
L’administration togolaise est gangrénée depuis des lustres par les questions de faux diplômes. C’est un secret de Polichinelle. Editogo n’est pas épargnée. En effet, 11 agents de la Société nationale des éditions du Togo (Editogo), dirigée par le controversé Remy Banafey Assih, sont licenciés. Et pour cause, ils sont reconnus avoir fait du faux et usage de faux, notamment avec leurs différents diplômes avec lesquels ils ont été embauchés. Sur la liste de ces fonctionnaires indélicats, figure, selon nos informations, la propre nièce du DG (épouse d’un officier supérieur de la Gendarmerie nationale).
Notons que ces licenciements sont intervenus après une descente inopinée d’une mission de l’Inspection du travail. Les inspecteurs ont passé au peigne fin les dossiers du personnel de la société. A l’occasion, il avait été demandé à chaque agent d’apporter un certain nombre de pièces justificatives (relevé de note de chaque diplôme figurant dans le dossier d’embauche…). C’est suite à cette vérification que ces 11 agents (qui seront licenciés) ont été démasqués.
Jusqu’alors, rien d’extraordinaire. Mais ce qui est frappant dans cette affaire, c’est que le DG retraité, mais qui joue les prolongations depuis 15 ans déjà, préfère jeter, et de manière systématique, le tort sur certains agents qu’il accuse d’avoir invité les inspecteurs de travail dans sa boîte. « Il n’admet en aucun cas sa responsabilité dans ce dossier. Plutôt il s’en prend notamment aux syndicats à Editogo qu’il déteste de toutes ses forces et charge d’être à l’origine de la venue de cette mission. Lors d’une réunion qu’il a eue avec eux, le DG les a condamnés en ces termes : « Ce sont vos revendications incessantes qui ont attiré l’attention des inspecteurs ici. Je vous avais dit de rester cachés et discrets. Voilà, vous avez tout fait pour attirer les yeux des autorités sur nous. Et je suis obligé de renvoyer vos collègues », rapporte un employé.
Ces propos traduisent clairement le népotisme et autres maux qui règnent à Editogo. C’est justement contre la situation précaire dans laquelle ces agents travaillent que les syndicats qu’il accuse se sont soulevés ces dernières années.
S.A
Source : Liberté
27Avril.com