L’histoire du Togo se résume en trois points ou à trois présidents. Au commencement était Sylvanus Olympio, le premier président du Togo que le Sergent Eyadema se vantait d’avoir tué de ses propres mains -on ne sait vraiment pas quel mérite il y a à se glorifier d’avoir tué un être humain- avant de se rétracter plus tard. Mais le mal était déjà fait et le crime avoué. Semble-t-il que c’est depuis ce jour, le 13 janvier 1963 célébré avec flonflons 38 années durant au temps de Gnassingbé père, que le « Gnassingbeland » a été maudit et que cette « maudification » (malédiction) nous poursuit à ce jour.
Outre la palette de diplômes cossus qu’il trainait et les diverses charges qu’il a assumées-tout le contraire de son présumé assassin qui n’avait fait que l’école primaire dans toute sa globalité, Sylvanus Olympio avait dirigé la compagnie Unilever, puis la société United Africa Company (UAC). Résultante, on a eu beaucoup de Nana Benz au Togo, ces femmes d’affaires qui ont construit dans les années 1970 et 1980 un empire textile qui s’étendait à toute l’Afrique de l’Ouest.
Puis le Togo a connu un nouveau président Etienne Gnassingbé Eyadema qui a régné pendant 38 ans avant de mourir de sa propre mort. Sa brillante carrière professionnelle se limite aux luttes traditionnelles, les Evalas et au métier des armes. Recruté dans l’armée coloniale française, il avait servi comme cuisinier lors de la guerre d’Indochine. Durant son règne sans fin, il a bâti une armée clanique à son image. Aujourd’hui, le « Gnassingbeland » est l’un des pays les plus militarisés au monde.
A la suite de ce qu’on avait appelé la catastrophe « gnassionale », le fils prit la place de son père. Son hobby est les voyages. Surnommé Magellan, il est toujours entre deux avions à faire le tour du monde en 80 jours. Sous le magistère du fils auréolé de l’image de « brillant » gestionnaire avec un MBA obtenu à la prestigieuse université George Washington, le pays a connu une éclosion de tricycles et de Zemidjan (conducteurs de taxi-moto). Le chômage aidant, il y a tellement de Zémidjan, le seul métier qui marche « faure » au « Gnassingbeland » que le gouvernement a décidé de leur imposer un permis de conduire, histoire de renflouer les caisses de l’Etat, vidées et raclées par la minorité pilleuse dont « Faure-vi » est le chef de file.
Source : Liberté N°3019 du Lundi 07 Octobre 2019
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