L’organisation chaotique des élections législatives du 20 décembre prochain suscite de plus en plus d’inquiétudes dans certains milieux diplomatiques. L’horizon n’est pas rassurant.
Depuis quelques jours, les manifestations lancées par la Coalition des 14 partis de l’opposition pour empêcher le scrutin sont violemment réprimées par le régime togolais. Ce dernier utilise les forces de l’ordre et de défense qui font usage de balles réelles et toute sorte d’exactions sur les populations. On dénombre déjà 6 morts et plusieurs blessés. Des populations de certaines villes de l’intérieur ont quitté leur domicile pour se réfugier dans la brousse.
Alors que l’échéance du 20 décembre s’annonce avec incertitude, le Chef d’Etat-Major des Forces armées togolaises, récemment cité par des témoins dans l’assassinat d’un enfant de 11 ans sur un lieu de manifestation à Togblékopé, a cru devoir signé un communiqué (Image ci-contre) dans lequel il rappelle dans les casernes tous les anciens combattants avant le 15 décembre, comme si le pays se préparait à une guerre.
Comme en 2005 où l’accession au pouvoir de Faure Gnassingbé a été émaillée par le pire des massacres au Togo (1 000 morts), ce communiqué du Chef d’Etat-Major des Forces armées togolaises n’augure rien de bon. Dans cette atmosphère tendue, une organisation de coopérants allemands au Togo opte pour le risque zéro pour ses agents.
Depuis Berlin, cette organisation a envoyé des mails à tous ses agents en poste à l’intérieur du pays à se regrouper rapidement à Lomé la capitale en vue d’une éventuelle évacuation au cas où la situation dégénérait. Il est également demandé à tous ces coopérants, de manière stricte, d’éviter les sorties, les lieux de manifestations, les restaurants, etc.
Le rappel de ces coopérants allemands vers Lomé par leurs bases dénote de la gravité de la situation actuelle. Tous les indicateurs sont au rouge. Et malgré tout, le régime de Faure Gnassingbé persiste dans sa logique suicidaire d’organiser par tous les moyens les législatives le 20 décembre.
Les militants de la Coalition des 14 partis de l’opposition, après une pause de quelques jours, reprennent dès lundi les manifestations de grandes envergures et généralisées visant à empêcher l’organisation de ce scrutin controversé.
source : L’Alternative
27Avril.com