Togo : les vœux surprise de Faure Gnassingbé

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Le chef de l’État togolais a présenté ses vœux à la nation lors d’un discours diffusé vendredi 6 janvier à 20 heures sur les médias officiels. Prenant de court J.A. (qui, dans son édition papier, mise sous presse quelques heures plus tôt, avait écrit qu’il les avait « zappés ») et tout un pays, qui avait fini par se résigner à leur absence cette année.

Le secret avait été bien gardé. Jusqu’en début d’après-midi, ce vendredi 6 janvier, tout le Togo ignorait que le président s’adresserait à la nation à 20 heures. Alors que le chef de l’État prononce traditionnellement deux discours très attendus, le premier à l’occasion du nouvel an, le second lors de la fête de l’indépendance, rien ne s’est passé en ce début janvier.

À partir du 3, alors que les Togolais n’y croyaient plus vraiment, l’entourage de Faure Gnassingbé envisageait des solutions de rechange, comme une présentation de vœux plus informelle, par le biais des réseaux sociaux. Mais le 6 janvier à 17 heures, l’intéressé crée la surprise en décidant d’enregistrer son message, qui sera diffusé trois heures plus tard sur les médias d’État.

Une gouvernance plus sociale

« Vos préoccupations qui me parviennent en écho me confirment que la gouvernance doit être encore plus sociale pour être mieux perçue et appréciée par chacun de vous », a indiqué en substance Faure Gnassingbé dans son allocution, confirmant ainsi sa volonté mettre la politique sociale au cœur de son mandat. Une action mise en œuvre grâce au Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), qui constituera, « pour les personnes et les couches les plus vulnérables, le cadre privilégié des actions visant à l’inclusion financière, économique et sociale, ainsi qu’à l’amélioration des infrastructures et des équipements socio-économiques essentiels dans les milieux ruraux et semi-urbains ».

Des secteurs en difficulté, comme la Santé et l’Éducation, constituent également des priorités pour Faure Gnassingbé. « L’accent sera mis sur l’amélioration sensible de l’accès aux soins et sur la qualité de ceux-ci », a-t-il promis.

Vers la décentralisation

Beaucoup espéraient des annonces symboliques, notamment en matière de décentralisation. Faure Gnassingbé a salué l’adoption, en décembre 2016, d’une « feuille de route consensuelle » sur la question. « J’ai demandé au gouvernement d’engager immédiatement les actions retenues par consensus à l’issue de l’atelier [sur la décentralisation, organisé début décembre avec l’appui du Pnud et avec la participation de l’Alliance nationale pour le changement, la principale formation de l’opposition], en y associant étroitement et constamment l’ensemble des acteurs », a déclaré le président, pour qui « l’année 2017 sera celle d’une action publique davantage volontariste et décisive en matière politique, économique et sociale ».

Jeune Afrique