« A coup sûr que les nouveaux ministres veulent marquer leur territoire et quoi de mieux que des décisions fortes, pour montrer qu’ils ont la main. Depuis bientôt 10 ans que je suis en politique, aucun journaliste, du privé ou du public, n’a jamais exigé qu’on leur paye pour le reportage. Je n’ai jamais vu un journaliste public imposer le paiement. C’est simplement devenu une habitude acceptée par tous les acteurs. A la fin d’un évènement, on donne quelque chose aux journalistes. Chez beaucoup d’organisateurs d’événements, ça fait même partie du budget. Mais je le répète, de mon expérience, il n’y a aucune obligation. Du coup, difficile de sanctionner un délit qui n’est pas matérialisé », a lancé le député.
Selon lui, le problème est ailleurs. Et le ministre Akodah, depuis son « bureau climatisé » est loin de connaitre la réalité que vivent tous les hommes de médias, y compris ceux du privé. Gerry Taama recommande au ministre en charge des Médias de temporiser plutôt que de lancer des menaces. Le mieux serait de discuter avec les syndicats et les différents acteurs du secteur pour une amélioration des conditions de vie et de travail de ces hommes de médias, que ce soit du privé ou du public.
« La réalité est que le journaliste togolais vit dans une précarité affligeante. On ne devient pas journaliste par vocation, mais plutôt par vacation. Parce qu’on n’a rien trouvé d’autre à faire. Même dans les médias publics, la majeure partie des reporters sont soit des pigistes, des stagiaires ou des contractuels. Le journaliste n’est pas valorisé, il est le premier à arriver sur l’événement et le dernier à en partir. Quand on prend ceux du privé, parfois leur direction compte sur le communiqué final pour assurer leur déplacement. Voilà, c’est plutôt dur d’être journaliste au Togo. Le ministre fait preuve d’engagement et c’est bien, mais il faut davantage discuter avec les syndicats et les différents acteurs pour trouver des solutions pérennes », a ajouté le natif de Siou.-
Source : icilome.com