Au Togo, le business de la bière est tristement en plein essor. Les activités liées aux débits de boissons ont le vent en poupe dans la capitale. Il suffit de faire une virée à la plage pour se rendre compte de l’évidence. Plus d’une centaine des bars alignés le long du littoral de Lomé sont pleins à craquer chaque weekend.
Selon un sondage datant de 2019, Lomé enregistre en elle seule plus de 25 000 débits de boisson. Aujourd’hui, ce chiffre sera certainement en hausse puisqu’actuellement dans tous les quartiers de la capitale, on peut recenser trois voire quatre coins chauds. Et ce sont les deux grandes sociétés de brasserie qui en tirent le plus grand profit, dans une concurrence qui ne dit pas son nom.
Si les Camerounais sont les premiers consommateurs des boissons en Afrique, les Togolais ne seront pas loin sur la liste dans les années à venir. En effet, depuis quelques mois, les deux sociétés de brasserie se rivalisent d’initiatives dans un marketing incitant davantage les Togolais à la consommation des boissons alcoolisées, avec des supports publicitaires agressifs, immondes et immoraux. Si ce n’est une grosse bouteille de bière qui sert de monument à l’un des carrefours les plus en vue de la capitale (Lomé), ou des affiches publicitaires de bière plaquées sur presque tous les murs de la ville, ce sont des panneaux géants qui invitent partout à se retrouver au bar. Les citoyens sont constamment assaillis par des images qui font la promotion de la consommation de la bière.
On connait tous l’impact de la publicité sur la psychologie des acheteurs. Et si l’on n’y prend pas garde, dans un avenir proche, les Togolais deviendront les plus grands consommateurs de la bière dans la sous région. Rares sont les initiatives qui permettent à la population de se trouver un travail et se mettre à l’abri du besoin en ces temps de crises et de soudure. Au contraire, on l’invite à se saouler la gueule. « On ne développe pas un pays en se retrouvant jour et nuit devant des bouteilles de bière au bar », dénonce l’écrivain David Kpelly.
Les autorités togolaises devraient vite règlementer le secteur pour assainir la ville de Lomé de tous ces supports publicitaires qui, pour nombre d’observateurs, représentent un danger public.
Avec Icilome
Source : Togoweb.net