L’émotion est encore vive. Le choc est encore réel. Nos routes ont encore tué. Et cela n’est pas prêt à s’arrêter.
Les torts sont partagés mais l’État manque cruellement à ses devoirs, devoirs de « redresser » la barre, la barre citoyenne, la barre de la prise de conscience citoyenne, la barre de la lutte contre le racket policier et militaire, la barre des véhicules non en ordre de roulage (contrôle technique, assurance) ce qui implique de mettre sur les voies de garage ces voitures poubelle qui n’ont de voiture que le bruit du moteur. Et encore… Et qui plus est, sont surchargées (le mot est faible).
Ces nombreux Togolais qui n’ont jamais passé le permis de conduire mais qui l’ont dans leur portefeuille. Et qui roulent à tombeau ouvert, violant des feux tricolores aux rares endroits où ils en existent.
L’État doit revoir ses infrastructures routières: élargir les voies des Nationales 1, 2, 3. Les nids de poule qui occasionnent des accidents mortels, les passages à niveau, les panneaux de signalisation, alerter sur les virages, mettre des radars.
L’alcool et les stupéfiants au volant et sur les motos sont un drame dans notre pays. Personne ne respecte rien, ce qui est généralement la marque des États faillis. Surtout avec la complicité de ceux qui doivent appliquer les lois.
Dans les manuels scolaires, la prévention routière a disparu. L’éducation à la citoyenneté également.
Je passe sous silence les dérives des conducteurs de taxi-moto, nos fameux zémidjan qui dès l’aube puent l’alcool local sodabi.
Il faut refonder notre nation sur de saines bases. Il faut réinventer la citoyenneté pour que les compatriotes se sentent TOGOLAIS, pétris par le vivre ensemble et la sécurité pour tous. Dans un pays comme le nôtre où l’État n’existe que de nom où on use que de la force brute pour régler tous les problèmes, où le vol et le racket sont les vade mecum des autorités et dans l’administration, les drames routiers nous endeuilleront encore et toujours.
Ailleurs, il existe des publicités avec des images choc qui éduquent et font prendre conscience des dangers de la route. Que font l’État et la sécurité routière dans ce sens?
Devenons CITOYENS, signalons tous les cas de racket au niveau des forces de l’ordre et de la corruption dans l’administration. Ce qui est encore plus facile de nos jours avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Ce faisant nous contribuons à un Togo meilleur. Et ce n’est en rien de la délation.
Excellente semaine et prudence sur nos routes de la mort.
Anani Sossou
24 juillet 2017
27Avril.com