Au Togo, tous les lieux de culte officiellement reconnus ont rouvert leurs portes aux célébrations de masse, depuis le 22 février. Trois semaines après l’allègement des restrictions sanitaires, comment les croyants vivent ce retour à la vie cultuelle communautaire ?
Le gouvernement togolais a assoupli les restrictions sanitaires de lutte contre la pandémie de covid-19. Dans un communiqué du 22 février dernier, l’exécutif a allégé les mesures restrictives d’accès aux lieux de culte, en raison de la baisse des cas de contamination constatée début février. Ce communiqué a annoncé « la réouverture de tous les lieux de culte officiellement reconnus » ainsi que « la reprise de toutes les activités culturelles, sociales et sportives », tout en rappelant le respect strict des mesures sanitaires en vigueur dans le pays.
Au 14 mars, la situation au Togo est de 46 cas actifs contre 3 366 au 1er février 2022. Les célébrations publiques se normalisent progressivement dans les églises, les mosquées et autres lieux de culte, quoique le respect des mesures sanitaires de lavage de mains, de distanciation physique, etc., reste de rigueur.
Certains ont perdu l’habitude d’aller à l’église
Malgré cette reprise, les pratiques religieuses tardent à retrouver leur cours habituel. En effet, certains changements intervenus du fait de la pandémie sont encore en vigueur. « Suite aux mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les heures des célébrations ont beaucoup changé, mais j’espère que progressivement les célébrations telles que les solennités pascales pourront être de nouveau célébrées comme auparavant », souhaite Christine Coco une fidèle de la cathédrale Sacré-Cœur de Lomé. Si, comme certains croyants, cette chrétienne, revit à nouveau les messes quotidiennes dans l’église paroissiale, avec assiduité, ce n’est pas le cas pour d’autres chrétiens.
« La fermeture des lieux de culte n’a pas permis à nos frères et sœurs de se regrouper et prier en communauté, pendant plusieurs mois », se souvient Léonce Guido Banka, fidèle catholique, membre du Renouveau charismatique catholique. « Cette situation a agi sur certains groupes de base du mouvement jusqu’à ce jour, car même après la réouverture des lieux de culte aux célébrations publiques, certains ont perdu l’habitude d’aller à l’église et dans leurs groupes de prière », précise Léonce Guido Banka qui a présidé le noyau national du Renouveau charismatique catholique au Togo jusqu’à mi-mars 2022.
Résilience et adaptation face à la crise
Au-delà des difficultés que cette crise a occasionnées dans les paroisses et diocèses, les chrétiens ont appris à développer de la résilience. « Les fidèles ont développé de la résilience face à cette pandémie », se réjouissent plusieurs fidèles qui évoquent l’utilisation des moyens modernes de communication pour retransmettre les célébrations. « Il y a eu différentes formes d’adaptation dans l’utilisation des nouvelles technologies de l’information, au point qu’aujourd’hui, ces moyens ont totalement intégré l’habitude des croyants », confirme un chrétien, chef d’une entreprise informatique à Lomé.
En effet, les plateformes numériques de prières, d’évangélisation et de formation se sont multipliées dans les diocèses pour accompagner la pastorale. « Ces initiatives ont permis aux croyants de surmonter des moments difficiles et de continuer à vivre les célébrations pour maintenir la communion spirituelle et fraternelle », explique Léonce Guido Banka.
Source: La Croix Afrique / Charles Ayetan (à Lomé)
Source : icilome.com