Mercredi 27 décembre 2017 : les togolais sont sortis dans les rues pour réclamer le retour à la Constitution de 1992, l’alternance politique et la mise en œuvre des réformes politiques. C’est la 21ème fois depuis le 19 août, date mémorable au Togo, que les rues grondent à Lomé et ses environs. Seul hic ! Ce n’est plus la grande foule comme d’habitude. Le découragement guette-t-il déjà les vaillants manifestants ?
Après chaque manifestation et au moment du bilan, c’est la guerre des chiffres entre les responsables des partis politiques de l’opposition et le gouvernement. Pendant que l’un a tendance à gonfler le nombre des manifestants pour donner l’impression que c’est tout le Togo qui est mécontent, l’autre divise le nombre par 10, 20 ou 30 pour décourager les contestataires du pouvoir. Cependant, ce premier jour de la série de manifestations de trois jours (27, 28 et 30 décembre) organisées par la coalition des 14 partis de l’opposition n’a pas laissé un sentiment de satisfaction. Préalablement prévue pour chuter à la plage de Lomé, l’itinéraire a été écourté à Déckon par un mini-meeting.
C’est devant une foule clairsemée que le Chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, a pris la parole. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Depuis plus de 4 mois que les mouvements de contestations ont commencé, l’intensité des manifestations de rue et l’ardeur même des responsables politiques de l’opposition a diminué. Pour mettre fin à la crise, un dialogue politique est promis ; cependant les protagonistes n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les préalables et les dispositions pratiques. Depuis quelques temps, les manifestations de rue s’apparentent plus à du folklore qu’à des mouvements de protestation et les résultats ne sont pas encore visibles. Par ailleurs, l’interview accordée en pleine période de crise par le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé au magazine Jeune Afrique a achevé d’éteindre les espoirs d’alternance et de démocratie au Togo.
Toutefois, c’est sans compter sur la tête de mule qu’est Tikpi Atchadam, le président du Parti National Panafricain (PNP). « …, Monsieur le président, acceptez n’est pas céder à l’opposition. C’est écouter et comprendre le peuple, c’est anticiper sur l’inévitable alternance, c’est libérer le peuple. Alors acceptez avant qu’il ne soit trop tard. Le peuple togolais a fait le choix de se battre malgré les tueries et les multiples souffrances », martelait-il dans un message audio diffusé sur les réseaux sociaux à la veille du début des manifestations. Pour lui, tout est possible quand le peuple est déterminé et les manifestations de rue doivent continuer jusqu’au départ de Faure Gnassingbé du pouvoir.
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