Togo-Les femmes agricultrices à l’école du ZAAP

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51,1% des femmes travaillent dans le secteur de l’agriculture, contre 48,9% des hommes. Malheureusement, peu de ces femmes disposent de terres pour mener correctement cette activité et s’auto-suffire. Elles sont obligées de louer des parcelles avec des coûts exorbitants, ce qui constitue un handicap pour leurs activités. Face à la situation, des dispositions ont été mises en place par le gouvernement togolais pour favoriser l’accès équitable de la terre entre les hommes et les femmes.

Selon les données de l’enquête QUIBB, « la possession des terres en zone rurale est largement à l’avantage des hommes. Les données révèlent qu’en 2006, environ 20 femmes pour 100 hommes possèdent des terres ou des fermes en zone rurale ». « 27,72% de femmes ont accès à la terre par héritage contre 72,28% des hommes », selon les données de l’analyse de la situation de l’accès des femmes à la terre réalisée par la Fondation Konrad Adenauer Stiftund (KAS) en 2016.

L’une des dispositions favorisant l’accès des femmes à la terre dont le Togo s’est doté, au-delà du code foncier et domanial adopté en 2018, est la mise en place des Zones d’Aménagement agricole planifié (ZAAP). Une zone d’aménagement agricole planifié est un vaste domaine (à partir de 50 hectares) sécurisé, aménagé et exploité avec des moyens modernes pour de petits producteurs vulnérables ayant un accès difficiles aux facteurs de production élémentaires mais primordiaux et indispensables. Les ZAAP « sont un moyen pour les agriculteurs particulièrement les femmes paysannes de s’organiser pour bénéficier de terres sécurisées pour leur production, d’avoir accès aux intrants, d’avoir accès à l’eau, au financement et aux opportunités de commercialisation. A ce titre un quota de 50% de terres aménagées est réservé aux groupes de femmes productrices qui en font la demande auprès des autorités ».

C’est pour vulgariser cette mesure facilitant l’accès de la femme à la terre, contribuer à informer les groupes de femmes paysannes que Konrad Adenauer Stiftung » a initié avec l’appui technique du ministère de l’Agriculture, de la Production Animale et Halieutique, des fora régionaux pour sensibiliser les Groupes d’Intérêt Economique de femmes dans le secteur agricole sur des opportunités offertes, en vue d’une plus grande implication de ces dernières l’agriculture togolaise. Cette activité rentre dans le projet sous-régional « Un seul monde sans faim- Droit foncier de la femme en Afrique de l’Ouest » de KAS.

Objectif, contribuer à l’amélioration de l’accessibilité des groupes de femmes paysannes aux moyens de production notamment à la terre. Ces rencontres ont permis aux communautés et plus particulièrement les femmes à connaître mieux les dispositions légales qui consacrent les droit fonciers de la femme, aux populations particulièrement les groupes de femmes productrices d’avoir une meilleure connaissance des politiques agricoles notamment les zones d’aménagement agricole planifié (ZAAP) initié par le Gouvernement et enfin les populations ont pris conscience de l’adéquation entre la problématique de l’accès de la femme à la terre et l’élimination de la faim et de la pauvreté.

Trois régions ont été ciblées par cette activité, notamment la région Centrale, de la Kara et des Savanes pour la campagne agricole 2021-2022 avec les femmes des coopératives/groupements agricoles comme groupes cibles prioritaires.

Les innovations du code foncier par rapport à l’accès des femmes à la terre, l’application des dispositions du code foncier par rapport à l’accès des femmes sur les sites ZAAP, l’organisation des femmes sur les sites ZAAP sont les thèmes débattus au cours des rencontres d’une journée dans chaque région. Environ trente (30) femmes issues des groupements agricoles ont participé à ces rencontres qui se sont déroulées les 25, 26 et 27 mai derniers respectivement à Sotouboua, Kara et Dapaong.

Source : icilome.com