Togo: les Coréens, ces néo-esclagistes à Mèche AMINA

0
442

Publicités

Contrairement aux attentes du public togolais qui a réagi comme un seul homme à la situation inhumaine qui avait cours à Amina Togo SARL, les dirigeants de cette structure de la zone franche vieille de trois décennies sont passés à l’acte en licenciant collectivement l’ensemble des 22 délégués titulaires et suppléants récemment élus en mars 2021 après un mandat de 20 ans des délégués sortants.

A LIRE AUSSI: Togo: un pasteur perd 500 millions de ses fidèles au trading

Avec l’appui ostensible, affiché, certain et avéré de quelques ministres, du personnel de l’administration de cette société et de l’inspecteur du travail du ressort territorial, et au mépris total et royal des règles et textes régissant les relations de travail dans notre pays, plus d’un millier de nos compatriotes ont été jetés dans la rue par des Coréens venus faire fortune dans notre pays depuis près de trente ans.
Le comble, aucun centime n’est versé à ces personnes comme droit de licenciement, car il leur est collé des fautes lourdes imaginaires et sans la moindre preuve. Aux délégués du personnel, il est reproché entre autres: d’avoir incité les travailleurs à la désobéissance, au boycott et au refus de travailler, d’avoir incité les travailleurs à une grève illicite, d’avoir organisé une campagne de désinformation contre la société, d’avoir proféré des menaces contre le directeur général et ses collaborateurs.

Publicités

A LIRE AUSSI: [Confidentiel]: black-out total sur Kpatcha Gnassingbé après son opération au CHU

Au motif que l’inspecteur du travail compétent, celui de Lomé Nord 2 n’a pas donné de suite à sa demande d’autorisation de licenciement dans le délai de 30 jours prévu par la loi, ils sont définitivement licenciés pour faute lourde sans préavis ni indemnité.
Pourtant, l’inspecteur a convoqué une réunion à la Direction générale du Travail pour écouter les parties sur la demande d’autorisation de licenciement.
Au sortir de cette réunion sanctionnée par un procès-verbal qui n’établit en aucun moment la responsabilité des délégués du personnel, on se demande pour quelle raison une réponse n’a pas été donnée par cet inspecteur dans le délai prévu pour que les Coréens de Amina se servent de ce motif pour liquider ces travailleurs.

Publicités

A LIRE AUSSI: Lien entre Franc-maçonnerie et Témoins de Jéhovah: de lourds secrets enfin dévoilés

Par lettre en date du 12 octobre 2021, les délégués du personnel ont saisi cet inspecteur, le Directeur Général du Travail, les Ministre du Travail, du Commerce et de l’industrie, de la promotion de l’investissement et du secteur privé, le Premier Ministre, le Président de la République, la Présidente de l’assemblée nationale, de toutes les violations flagrantes de la réglementation du travail à Amina Togo SARL et sollicité par la même occasion leur intervention pour amener les dirigeants de cette société à respecter les lois du pays en matière de travail. Il n’en est absolument rien.
M. D. H. LEE, directeur général de AMINA TOGO SARL est-il aussi puissant pour clouer le bec aux autorités de notre pays dont le Président de la République ? Incompréhensible.

Dans tous les cas, il s’agit d’une grave injustice dont nos concitoyens sont victimes et si nos gouvernants ne sont pas là pour protéger les populations contre les violations de leurs droits, on se demande quel est leur rôle en fin de compte.

LES EMPLOYES VICTIMES D’ABUS DE TOUT GENRE

Pour rappel, à Amina Togo SARL, les milliers de nos compatriotes sont embauchés sans contrat de travail, leur salaire ne leur est pas indiqué à leur embauche, ils ne sont pas déclarés à la sécurité sociale avant un délai de 5 ans alors que des cotisations sociales sont prélevées sur leur rémunération, ils peuvent être renvoyés en tout moment sans droits ni préavis, comme bon semble à leur employeur.

A LIRE AUSSI: Procès Sankara : le chauffeur de Blaise Compaoré raconte comment ils l’ont tué

Ils sont soumis aux pires formes de travail, avec des heures supplémentaires qui dépassent la limite légale autorisée et qui usent dangereusement leur santé et leur vie avec à la clé des salaires à la limite du ridicule et de la servitude. Cette société ne dispose pas en son sein d’une case de santé pour des soins d’urgence et de secours aux travailleurs. Les collaborateurs du DG harcèlent sexuellement les nombreuses filles qui travaillent. Bon nombre doivent leur offrir leur corps avant de se faire embaucher sans contrat. Certains parmi les auteurs de ces actes sont déjà passés en prison pour des faits de harcèlement sexuel et n’ont été libérés que grâce à la puissance de l’argent.
Les travailleurs sont victimes de racket sur leur salaire et sur leurs demandes de domiciliation de salaire pour bénéficier de prêts en banque.
Plusieurs d’entre eux sont contraints à demander des prêts dont une bonne partie est reversée aux membres de l’administration. Les délégués sortants ont été élus pour la seule fois en 2001 et sont restés en fonction pendant 20 ans alors que la durée du mandat de délégué est de deux ans, l’employeur refusant d’organiser des élections pourtant exigées par la loi, pour la simple raison qu’il s’entend très bien avec ces délégués qui cautionnement les violations massives des droits des travailleurs.

A LIRE AUSSI: Bénin: après la rencontre Talon-Yayi, des nouvelles de Reckya Madougou

D’ailleurs, ces anciens délégués ont instauré un commerce florissant dans la société à partir duquel ils imposent aux travailleurs la livraison d’appareils électroménagers dont ils s’assurent le paiement par les prélèvements obligatoires à la source sur les salaires des travailleurs.
Il est systématiquement interdit aux nouveaux délégués de se réunir avec leurs camarades sous le motif de la crise sanitaire.
Dans cette société, il n’y a même pas de tableau d’affichage ni de salle de réunion pour les délégués, alors que la loi oblige l’employeur à mettre ces outils à leur disposition.
Les journaliers sont payés moins de 1500 FCFA par jour, en-deçà du SMIG. Et les salaires de ceux qui sont considérés comme agents permanents toujours sans contrat de travail sont dérisoires.
L’inventaire des violations des droits des travailleurs de AMINA TOGO SARL est très long et ne peut tenir sur ces quelques lignes.
C’est cette situation qui a conduit les travailleurs à prendre eux-mêmes leur propre destin en main en observant quelques heures d’arrêt de travail sur plusieurs jours sans passer par leurs délégués à qui tout blocage est fait par l’employeur dans l’exercice de leurs fonctions.
La direction générale n’a jamais été en mesure d’apporter la moindre preuve d’une lettre, d’un écrit, d’un message vocal ou d’une quelconque pièce en provenance des délégués appelant leurs camarades à cesser le travail sans préavis. Pourtant, c’est sur ce motif qu’ils sont licenciés aujourd’hui avec le silence coupable des autorités de notre pays.

A LIRE AUSSI: Sérail: ce proche de Faure qui est l’homme le plus riche du Togo

Dans la lettre de licenciement adressée aux travailleurs, Amina dit avoir été victime de lourdes pertes financières et d’importantes pertes de commandes et de marchés, ce qui est la preuve que cette société marche très bien et qu’elle n’a aucune difficulté financière spécifique qui puisse récupérer de se soumettre à la réglementation du travail au Togo. En plus de sa position monopolistique et des volumineuses exportations qu’elle fait vers l’Europe et même l’Amérique, cette affaire est bien plus que florissante.
Tout porte donc à croire que ces Coréens sont en pays conquis rien que pour y exploiter ses ressources notamment ses ressources humaines pour engranger le maximum d’argent en versant des miettes aux travailleurs tout en écrasant leurs droits. Comment appelle-t-on une telle pratique si ce n’est du néo-esclavagisme ?
Cette situation inacceptable ne saurait laisser les Togolais indifférents.
Nous devons nous mobiliser tous par tous les moyens pour que justice soit rendue à nos compatriotes dont les droits sont arbitrairement violés.

A LIRE AUSSI: Sérail: qui est Esso Gnassingbé, le cousin qui a signé l’arrêt de mort de Kpatcha ?

Nous mettons Amina Togo SARL au défi d’apporter le moindre démenti du tableau tel que dépeint ici preuves à l’appui.
Nos autorités qui disent que ce qui leur importe, ce sont les emplois, non pas les conditions de travail, doivent se ressaisir et jouer leur rôle en diligentant une mission d’inspection dans cette société pour sanctionner ses dirigeants et les amener à se conformer aux règles et lois de notre pays.

TogoScoop

Publicités


Publicités


Source : Togoweb.net