Un régime démocratique qui a le respect pour les droits du citoyen peut organiser des élections et les perdre. Mais un régime de dictature, militaire de surcroît, ne peut organiser des élections et les perdre. La leçon togolaise est claire.
Face à l’échec du 22 févier 2020, il n’est pas question de disperser les énergies pour contester, pour laver la honte. Le peuple et ses vrais patriotes doivent réserver le peu d’énergie qui leur reste à refaire le diagnostic du Togo. Les participationnistes ont certes aggravé la situation en légitimant l’élection de Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat, mais ils ne sont pas les auteurs de l’actuel échec. Les auteurs sont ailleurs.
L’échec du 22 vient du fourvoiement de la Conférence nationale souveraine des années 1990. Pour l’ouverture du pays à la pluralité politique, la CNS a édicté les conditions de création de parti, dont celle-ci : le fondateur d’un parti ne peut être un juge ni un militaire en activité. C’était l’occasion de dissoudre le RPT dont tout le monde savait qu’il a été créé par un militaire en activité hébergeant dans une caserne militaire. Sous prétexte d’être un organe démocratique la CNS a laissé le loup dans la bergerie. Elle a oublié le fait qu’un Président qui a tué pour arriver au pouvoir, qui a créé un parti et interdit les autres est un dictateur et qu’il fallait l’éjecter du pouvoir.
Insouciante, la Conférence nationale souveraine a légitimé un dictateur et son parti. C’est avec l’esprit de cette CNS que certains ont accepté aujourd’hui de se mesurer au RPT/UNIR et du fils du dictateur, lui-même dictateur.
Ce que Dieu nous a donné de plus précieux, c’est une partie de lui-même, logée dans notre tête. Inutile de fouiller les pages de la Bible ou du Coran pour chercher où il est. Grâce à notre cerveau nous pouvons soulever des montagnes et voler dans l’espace. Ce qui nous est demandé à nous Togolais, c’est d’utiliser notre cerveau pour faire le bon diagnostic et trouver les bonnes solutions.
Le bon diagnostic pour comprendre les scores fleuve répétés (réels ou fraudés) de certaines régions du pays en faveur de la dictature. Les cerveaux faibles vont y voir des affiliations ethniques. Faux. Ce sont des zones de sous-scolarisation, d’ignorance, d’analphabétisme. Or justement la dictature se nourrit de l’ignorance.
Togolais, si nous aimons dieu, apprenons à réfléchir. Dieu préfère ceux qui use de leur tête pour trouver les solutions à leurs problèmes. Alors, réfléchissons !
Zakari Tchagbalé
Source : 27Avril.com