Recrutement du personnel avec l’absorption de tous les contractuels par la fonction publique, statut particulier de la Santé et de la fonction publique hospitalière, infrastructures et équipements, etc. Le cri de détresse des agents de santé est relayé par le Secrétaire du Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot), Dr Gilbert Tsolényanu. Le responsable syndical a interpellé le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins, Pr Moustapha Mijiyawa, à travers un tweet.
« Monsieur le ministre de la Santé, où sont : les scanners promis pour Dapaong, Kara, Sokodé, Atakpamé, Kpalimé, Tsévié, Aneho et Lomé ? Le recrutement du personnel avec l’absorption de tous les contractuels. Le Statut particulier de la Santé et la Fonction publique Hospitalière ? ». C’est par ce tweet que le Secrétaire général du Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot), Dr Gilbert Tsolényanu interpelle le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins, Pr Moustapha Mijiyawa. Une interpellation qui vaut la peine quand on considère la situation des hôpitaux du pays.
En effet, la pandémie du coronavirus Covid-19 a révélé aux yeux du monde les carences du système de santé au Togo. Le manque d’infrastructures et d’équipements a été assez criard que les personnels de Santé ont multiplié les appels à l’endroit du gouvernement pour éviter une situation de catastrophe sanitaire. Le Centre hospitalier régional (CHR) Lomé Commune a vite montré ses limites et il a fallu effectuer des travaux de rénovation pour voir sa capacité d’accueil augmenter. Aujourd’hui, la situation est sous contrôle et il faut passer à l’acte en tenant compte des nécessités du secteur de la santé. C’est le but de l’alerte lancée par le responsable syndical.
Dans sa quête de meilleures conditions de vie et de travail des personnels de santé, le Synphot a fait des recommandations à l’autorité de tutelle qui les a acceptées et promis de les satisfaire. Ces recommandations sont relatives à la modernisation du système de santé. Il s’agit, entre autres, de la dotation des hôpitaux d’équipements adéquats dont les scanners, du renforcement de l’effectif des centres de santé à travers des recrutements et l’absorption des contractuels par la fonction publique. Ce qui va soulager les hôpitaux qui croulent sous le poids des salaires des agents contractuels. Selon les informations, pour satisfaire les besoins en personnels de santé, il faut recruter au moins 1500 agents par an, jusqu’en 2022. Ces concours de recrutement n’ont pas eu lieu en 2019 et il faut pour cette année organiser deux concours et recruter entre 2500 et 3000 agents pour satisfaire les besoins.
Outre le renforcement des effectifs et la satisfaction des besoins en infrastructures et équipements, le secteur de santé au Togo est miné par le manque de motivation des agents. Avec des salaires qui ne leur permettent pas de vivre décemment, mais de tenter de survivre, les agents se livrent à des actes qui ne les honorent pas. Vols de médicaments et détournements des patients sont monnaies courantes. Pour arrondir les fins de mois, les personnels soignant sont obligés de multiplier les heures de travail dans d’autres hôpitaux. Il est donc nécessaire de les motiver en revoyant leurs conditions salariales. Cette recommandation a été également faite aux autorités gouvernementales qui ont été appelées à œuvrer pour mettre à la disposition du secteur un statut particulier.
Seulement, ces doléances qui devraient être satisfaites avant même la tenue de l’élection présidentielle du 22 février 2020 n’ont pas été prises en compte. Les choses ont été ensuite compliquées par la survenue de la pandémie de la Covid-19 qui a retenu toutes les attentions. Pour le Secrétaire général du Synphot, l’urgence sanitaire étant maitrisée, il est important de passer à une étape supérieure en mettant en œuvre les recommandations. « Si on ne fait rien et s’en tient uniquement à la Covid-19, nous allons rater le tournant de la modernisation. Si on ne fait rien par rapport aux autres problèmes et qu’une autre pandémie survenait, ce serait grave. L’action de la Covid-19 a été bien menée à cause des dispositions qui ont été prises pour briser la chaîne de transmission et éviter de se retrouver dans une situation grave. Maintenant, le ministère de la Santé a pris des engagements. Les examens ont eu lieu et on peut aussi organiser les concours de recrutement. Surtout pour le ministère de la Santé où le besoin est réel. Un document l’atteste », a indiqué Dr Tsolényanu que nous avons joint.
Cette analyse faite par le Secrétaire général du Synphot est conforme à la réalité et l’interpellation faite au ministre de la Santé, en sa qualité d’autorité sanitaire, doit être prise au sérieux. Il y va de la santé de toute la population togolaise déjà tenaillée par une situation socioéconomique difficile accentuée par la crise sanitaire de la Covid-19.
G.A.
Source : Liberté
Source : 27Avril.com