La pandémie COVID-19 est toujours au premier plan de l’actualité au Togo. Malgré les chiffres dans cesse croissant, un retour progressif à la normale s’impose. Si un léger mieux est constaté, rien ne semble bouger, par contre, du point de vue liberté publique et individuelle. Cette situation semble profiter au pouvoir de Lomé. Mais alors, jusqu’à quand?
Situation toujours inquiétante
Les chiffres actualisés font toujours froid au dos, avec la barre de 2000 cas de contaminations franchie. À ce jour, la maladie à Coronavirus a fait, au total 2071 cas positifs pour 479 cas toujours actifs et 51 décès. Des raisons somme toute évidentes pour nourrir des inquiétudes à divers niveaux. Des dirigeants aux populations.
Toutefois, les réalités socioéconomiques au rouge contraignent à l’adoption du virus au point de mieux la dompter. Ceci, au travers d’une approche plus sobre mais rigoureuse qui donne force à la sensibilisation et la discipline «Nous sommes obligés de vivre avec ce virus», ne cesse de chanter les autorités.
Une normalisation qui a du plomb dans l’aile
Malheureusement, malgré le retour progressif à la normale, le gouvernement togolais y va avec des gangs, lorsqu’il s’agit surtout des domaines des libertés publiques et individuelles. En effet, pendant qu’on y aille de la méthode en bunkerisant des populations politiquement réfractaires au régime de Lomé, comme Sokodé, Tchamba et Bafilo, l’on a laissés se retrouver des togolais chanter «Corona zewa» ailleurs dans la Kozah. Au même moment, leurs compatriotes de Niamtougou et divers localités de la Préfecture de Doufelgou sans oublier ceux des Lacs sont violentés et matraqués, au nom de la lutte contre la COVID-19.
Omerta et embargo
Pendant ce temps, une sort d’omerta est imposée sur les manifestations politiques interdites jusqu’à nouvel ordre. Il en est de même pour les lieux de culte restés majoritairement fermés, sans raisons évidentes. Une décision des plus cynique quand on sait qu’au même moment, les marchés et autres lieux d’activités, d’échanges rassemblent plus de foule que les lieux de culte, mais il n’y a pas autant d’acharnement sur ces lieux où les mesures sont souvent remises au second plan. C’est à croire, qu’il y a des raisons mystiques dans la diète imposée aux lieux de culte.
C’est à se demander jusqu’à quand cessera cet alibi de Faure dans sa volonté manifeste d’imposer un seul courant de pensée à tous les togolais. En effet, c’est un secret de polichinelle que le Chef de l’Etat, contrairement aux apparences qui se révèlent finalement trompeuses, opère un retour fracassant aux méthodes du parti unique. En témoignent les nombreux cas de persécutions et de violences qui s’abattent systématiquement sur tous ceux qui ne s’inscrivent pas dans sa dynamique. Y compris des acteurs politiques dont Tikpi Salifou Atchadam, le Président national du Pnp et initiateur de la relance du 19 août 2017, et Agbéyomé Kodzo président du Mpdd et candidat de la Dynamique Mgr Kpodzro à la présidentielle du 22 février dernier. Tous deux, contraints à l’exil, payent aujourd’hui , le prix de leurs aspirations profondes au changement et à l’alternance.
À quand la fin de l’échappatoire…
Une analyse profonde de la situation traduit, en effet, le malaise profond que traverse le Prince de Pya depuis sa prestation de serment en mai 2020. Depuis lors, les signaux d’un malaise mal voilé restent palpables, et ce jusqu’à la nomination récente d’une Première ministre et la formation d’un nouveau gouvernement hétéroclite. Mais loin de s’estomper, le pays reste toujours en mode pilotage automatique, au travers de la fameuse loi d’habilitation plusieurs fois prorogée et qui court jusqu’en mars 2021.
Malgré un semblant d’évolution de la situation, avec la reprise des activités et la mise sur pieds d’un nouvel exécutif national, le malaise semble toujours avoir la peau dure et transparaît dans la gestion draconienne de la Covid-19. Pendant ce temps, le camp d’en face continue de dérouler sa politique de rebelle avec la nomination d’un nouveau Premier ministre qui a élargi son «gouvernement», fut-il illusoire, de 2 à 14 ministres. Un signe grandeur nature que la flamme de la contestation qui est toujours active et susceptible d’embrasser au moindre soufflement de vent. D’où justement la peur bleue qui s’empare et aveugle le régime de Lomé qui cadenasse tout pour laisser le moindre espace à tout regroupement qui pourrait lui être bien fatal. Autrement, la raison qu’avance Faure et son gouvernement pour réduire de plus belle les libertés de religion et de manifester, entre autres, ne tiennent plus.
Mais entre les affres de la force brute, le repli stratégique et un semblant d’accalmie qui règne dans le pays au nom de la Covid-19, et dans l’incapacité de cacher le soleil de la main, l’on se demande jusqu’où iront l’héritier du 5 Février 2005 et son régime dans leur fuite en avant.
Source : Fraternité
Source : 27Avril.com