Le Pacte Socialiste Pour le Renouveau (PSR) condamne fermement l’arrestation des journalistes Ferdinand Ayité, Directeur de publication du journal L’Alternative et de Joël Egah, Directeur de publication du journal Fraternité, placés sous mandat de dépôt pour propos mensongers. Pour la formation politique du Prof. Agrégé WOLOU Komi, cette situation traduit un “musèlement de la presse dans un contexte de violations croissantes des droits fondamentaux dans notre pays”. Aussi, dénonce-t-elle, la détention de l’activiste Fovi Katakou car selon ce parti de l’opposition, “la banalisation des détentions ternit l’image de notre pays et discrédite les institutions étatiques”. En conséquence, le PSR invite le gouvernement togolais à revenir sur le droit chemin. Un appel lancé par le Prof Wolou à travers un communiqué dont nous vous proposons lecture.
Communiqué de presse du PSR
Nous assistons depuis plusieurs mois à un musèlement de la presse dans un contexte de violations croissantes des droits fondamentaux dans notre pays.
Les dernières manifestations de cette tendance sont notamment l’arrestation et l’incarcération de MM. Ferdinand Ayité et Joël Egah. Il ne fait aucun doute que les faits qui leur sont reprochés, au cas où ils constitueraient un délit, s’inscrivent dans le cadre de l’exercice de leur profession de journaliste.
Non seulement la procédure mise en œuvre est irrégulière mais aussi, les délits de presse ne donnent plus lieu à un emprisonnement dans notre pays. La tentative de les soustraire du domaine des délits de presse constitue un artifice liberticide.
A ces deux cas s’ajoute celui de M. Fovi Katakou.
Ces incarcérations constituent des atteintes à la présomption d’innocence pourtant clairement affirmée à l’article 18 de la constitution togolaise aux termes duquel « Tout prévenu ou accusé est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie à la suite d’un procès qui lui offre les garanties indispensables à sa défense ».
Au Togo, l’incarcération est devenue la règle et la liberté, l’exception. La banalisation des détentions ternit l’image de notre pays et discrédite les institutions étatiques.
Il ne fait aucun doute que, malheureusement, les droits de l’Homme reculent dangereusement dans notre pays. La conduite du gouvernement frise l’intimidation et le désir de mettre fin à toute contestation ou critique. Les frustrations répétées ne peuvent que nourrir les sentiments de haine préjudiciables à la paix sociale.
Nous rappelons au gouvernement que la société que le peuple togolais veut construire est celle fondée sur « un État de Droit dans lequel les droits fondamentaux de l’Homme, les libertés publiques et la dignité de la personne humaine doivent être garantis et protégés ». Cet objectif doit être sa préoccupation de tout instant.
C’est la recherche par le gouvernement de cet idéal qui fonde la légitimité de ses actions de même que le respect que les citoyens lui doivent. Le gouvernement n’est pas au-dessus de la loi.
Nous condamnons fermement ces arrestations et exhortons le gouvernement à revenir sur le droit chemin.
Nous rappelons aussi aux autorités judiciaires leur responsabilité première dans la réalisation d’un Etat de droit dans lequel l’Etat lui-même sera soumis au droit. C’est de leur capacité à dire le droit en toute liberté, à se soumettre elles-mêmes à la loi et à soumettre le gouvernement à la loi que dépendra la cohésion sociale. C’est le sens des prérogatives qui leur sont reconnues par les lois.
Il est temps que chacun prenne ses responsabilités.
Prof. Agrégé WOLOU Komi
Secrétaire national du PSR
Source : icilome.com